GENEVE - Le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a demandé vendredi au gouvernement du Yémen d'enquêter sur des informations faisant état de militants tués durant des manifestations. "Nous appelons le gouvernement à faire preuve de retenue et à enquêter sur toutes les allégations d'exécutions extrajudiciaires et de violations des droits de l'homme par des forces de sécurité", a déclaré aux médias Rupert Colville, porte-parole de la Haut commissaire, Navi Pillay. "Le bureau est très préoccupé par des allégations d'usage excessif de la force par des forces de sécurité, a-t-il ajouté. M. Colville a indiqué que 37 militants et au moins six agents de sécurité auraient été tués depuis le début des troubles au Yémen. Ces chiffres incluent le décès de deux manifestants à l'université de Sanaa le 9 mars, le décès de deux ou trois prisonniers au cours d'émeutes à la prison centrale de Sanaa le 8 mars et le meurtre présumé de deux manifestants le 4 mars près de la ville Harf Sufyan, dans la province septentrionale d'Amran. Vendredi, quatorze personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh à Sanaa, principale ville du sud du Yémen, selon des sources médicales. La manifestation est intervenue au lendemain d'une proposition du président, au pouvoir depuis 32 ans, d'abandonner ses pouvoirs exécutifs avant la fin de l'année mais cette nouvelle concession a été rejetée par l'opposition qui exige son départ. Le président est la cible d'une contestation populaire depuis la fin janvier qui a déjà fait une trentaine de morts.