LONDRES - Une intervention étrangère en Libye pousserait les voisins du pays à se joindre aux forces du colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé samedi le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaaim, dans une interview à la radio BBC 4. "Si une attaque de l'étranger avait lieu ou une intervention étrangère, ce ne sont pas seulement les Libyens qui se battraient mais vous verrez des Algériens, des Tunisiens, des Egyptiens... Tous, ils prendraient part aux combats sur le sol libyen", a affirmé M. Kaaim. "Le cessez-le-feu est en place. La totalité des forces aériennes libyennes ne sont plus en activité car nous respectons la résolution 1973 de l'ONU et le cessez-le-feu est réel, crédible et solide", a-t-il ajouté, interrogé avant qu'un avion de combat soit abattu au-dessus de Benghazi, fief de la rébellion dans l'est de la Libye. La résolution 1973, adoptée jeudi soir par l'ONU, autorise le recours à la force si les forces libyennes ne cessent pas leurs opérations contre la rébellion. Le régime libyen a annoncé un cessez-le-feu "immédiat" peu après le vote, qui laisse perplexes nombre d'Occidentaux. M. Kaaim avait déjà accusé, dans la nuit de vendredi à samedi, les insurgés de violer le cessez-le-feu en s'attaquant à des forces loyales au régime dans la région d'Al-Magrun, à environ 80 km au sud de Benghazi. "Des milices armées ont commencé il y a quelques minutes à tirer (sur les forces libyennes) dans la ville d'Al-Magrun", avait-il déploré devant la presse. "L'armée n'entreprend aucune action contre eux, parce que nous ne voulons pas violer le cessez-le-feu" annoncé vendredi par Tripoli pour se conformer à une résolution de l'ONU votée la veille, avait-il asséné. Un sommet spécial consacré à la Libye doit se tenir samedi à midi à Paris, avec l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Union africaine et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.