Disparu mardi dernier, Ahmed Kerroumi, professeur d'université et militant de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a été retrouvé mort samedi vers 13 h dans le bureau du MDS à Oran. Son corps a été retrouvé par un militant de ce parti politique venu pour récupérer un cachet. Il avait aussitôt alerté la police qui a entamé l'enquête sur cette mort mystérieuse. Le corps du professeur Kerroumi a été transféré à la morgue de l'hôpital d'Oran dans un climat pesant, en présence d'une grande foule, composée de ses amis, de militants des droits de l'homme et de journalistes. D'après sa femme, le téléphone mobile du défunt est resté ouvert jusqu'à jeudi dernier à 17 h. « Jeudi à 17 h, son téléphone sonnait encore. Puis, il s'est éteint », a‑t‑elle précisé à TSA. Rien n'a filtré sur l'enquête ouverte par la police criminelle. « Une enquête a été ouverte. La police criminelle, le procureur de la République et la police scientifique se sont rendus sur les lieux de la découverte du corps », a indiqué un haut responsable de la police, interrogé par TSA. « L'enquête est en cours, on ne peut rien dire encore sur les circonstances de la disparition, puis de la mort du Pr. Kerroumi », a‑t‑il ajouté. Mais la piste d'un enlèvement suivie d'un assassinat semble être privilégiée par ses proches. Des voisins du défunt affirment avoir remarque la présence d'une voiture étrangère à la cité aux premières heures de la matinée précédant la disparition du professeur Kerroumi. « Il y avait deux personnes dans cette voiture qui n'est plus revenue après la disparition du défunt » », a précisé un voisin à TSA. Le professeur Kerroumi était‑il suivi et ciblé à cause de ses activités politiques ? Mystère. Autre élément intrigant dans cette affaire : l'appel reçu mardi vers midi par le professeur Kerroumi d'une personne lui demandant de venir la récupérer près de l'Ensep, sur la route d'Es Senia au sud‑est de la ville d'Oran. « Le Professeur était au Crasc. Il a dit à ses collègues qu'il devait sortir pour récupérer quelqu'un. Depuis, il n'est plus revenu ! », témoigne un ami du professeur. Pour sa part, la femme du Pr. Kerroumi a indiqué que le jour de la disparition, son mari s'était levé normalement. Elle a affirmé n'avoir remarqué aucun comportement douteux. Le militant du MDS qui a découvert le corps du défunt allongé par terre a affirmé de son côté qu'il n'y avait aucune odeur cadavérique dans le bureau, ni signe d'infraction. Le Pr Kerroumi avait en fait un double de la clé du bureau du MDS, situé dans le quartier populaire de Plateau (centre d'Oran). La disparition du Pr. Kerroumi est intervenue quelques jours après la visite à Oran du rapporteur de l'ONU pour les droits de l'Homme, Frank la Rue. Les deux hommes ont eu des entretiens sur la situation des droits de l'homme en Algérie. La police a fait preuve de lenteurs incompréhensibles dans le traitement de la disparition de M. Kerroumi.