ALGER - Les massacres de milliers d'Algériens par les forces françaises dans trois villes de l'Est, dont Sétif, il y a exactement 66 ans, sont "une page douloureuse que l'Algérie ne peut tourner", a déclaré dimanche un ministre algérien, cité par l'agence APS. * * "Les relations de l'Algérie et de la France ne pourront être construites sur de bonnes bases et de manière durable que lorsque la France aura reconnu ses crimes en Algérie", a également déclaré ce ministre, Mohamed-Cherif Abbas, chargé du portefeuille des Moudjahidine, en inaugurant le 9e colloque international sur les massacres de Guelma, l'une des trois villes touchées. * * La veille déjà M. Abbas mais aussi le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir) Abdelaziz Belkhadem avait insisté, à l'occasion de cet anniversaire, sur la nécessité pour la France de s'amender. * * Dans l'après-midi, le ministre, des personnalités locales et d'anciens combattants devaient visiter les différents sites. * * Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire des démocraties sur le nazisme, des manifestations indépendantistes ont eu lieu à Sétif, Guelma et Kherrata. Elles ont été brutalement réprimées par les forces françaises faisant des milliers de morts. * * Les Algériens parlent de 45.000 victimes. Les Français de 1.500 à 20.000 morts, dont 103 Européens. * * L'Algérie a acquis son indépendance de la France en 1962 au terme d'une guerre sanglante. * * Les demandes algériennes d'excuses et de repentance sont récurrentes, surtout lors d'anniversaires des périodes sanglantes de la guerre de libération. * * Lors d'une visite en Algérie fin 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait fermement dénoncé le système colonial "injuste par nature" mais refusé toute idée de "repentance". *