BENGHAZI (Libye) - Le président du Conseil national de transition (CNT) des rebelles libyens a salué samedi la nouvelle "position affichée" par la Russie qui réclame maintenant le départ de Mouammar Kadhafi et se pose en médiatrice dans la conflit libyen. "Nous saluons la position affichée par le président russe" Dimitri Medvedev, a déclaré Moustapha Abdeljalil dans une déclaration à la presse à Benghazi, fief de la rébellion dans l'est de la Libye. "Nous estimons le rôle de la Russie dans les affaires internationales" mais ces relations doivent avoir lieu "dans un intérêt mutuel et un respect commun", a-t-il cependant ajouté. Soumise à une forte pression vendredi au sommet du G8 de Deauville (France), notamment de Washington, Paris et Londres, la Russie s'est résolue à réclamer le départ de Mouammar Kadhafi, en se posant en médiatrice dans une guerre menacée d'enlisement. "La communauté mondiale ne le voit plus comme le leader libyen", a déclaré le président russe Dmitri Medvedev à l'issue du sommet. "Oui, nous sommes prêts à l'admettre... il doit partir", avait dit plus tôt le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Traditionnellement opposée à toute ingérence, la Russie, proche alliée de la Libye, a levé ses réticences à réclamer ouvertement le départ d'un chef d'Etat en fonctions et a offert sa médiation. "J'ai offert notre médiation à nos partenaires", a indiqué M. Medvedev. "Tout le monde pense que ça sera utile", a-t-il ajouté, en annonçant l'envoi imminent à Benghazi d'un émissaire, le haut représentant russe pour l'Afrique Mikhaïl Marguelov. Le président du CNT a indiqué samedi que les rebelles attendaient une "délégation russe à tout moment". "Nous nous attendons à ce qu'ils viennent la semaine prochaine". Il a aussi répété "pour la dernière fois" la position du CNT qui n'a "aucune intention d'accepter des négociations qui ne seraient pas basées sur le départ de Khadafi pour mettre un terme au conflit". La Russie s'était abstenue pendant le vote à l'ONU de la résolution 1973 autorisant des frappes internationales contre Tripoli et refusait jusqu'à présent de soutenir les appels des Etats-Unis et de la France au départ du colonel Kadhafi.