"Ceux qui regardent dans le rétroviseur se trompent", a déclaré lundi à Alger le secrétaire d'Etat français au Commerce Pierre Lellouche en inaugurant un forum de partenariat rassemblant près de 700 entreprises dans "une nouvelle page" des liens franco-algériens. Ce forum, d'une durée de deux jours, résulte de six mois de négociations sur la coopération économique entre la France et son ancienne colonie dirigées par l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement algérien Mohamed Benmeradi. "Pour la France, l'Algérie est un partenaire respecté, que nous sommes prêts à accompagner sur le chemin du développement dans un rapport équilibré et mutuellement bénéfique", a-t-il souligné devant les participants à ce forum, flanqué de MM. Raffarin et Benmeradi, mais aussi de deux autres ministres algériens du Commerce, Mustapha Benbada et de l'Agriculture Rachid Benaissa. M. Lellouche a reconnu que les relations des deux pays "n'ont jamais été linéaires", mais il a estimé que "ceux qui regardent dans le rétroviseur se trompent de direction", en référence au douloureux passé du colonialisme et de la guerre de libération sanglante menée par les Algériens qui fêteront l'an prochain 50 ans d'indépendance. Le ministre algérien Mohamed Benmeradi a mis l'accent sur toutes les récentes mesures prises par les autorités pour relancer l'économie, dont la réunion tripartite samedi entre gouvernement, patronat et syndicat officiel qui ont convenu de mesures pour dégripper la machine, soulignant la volonté des autorités de "faire bouger les lignes". "Il y a un nouveau climat entrepreneurial en Algérie", a-t-il insisté. Après les interventions des ministres et personnalités à l'origine de ce forum, les quelque 160 entreprises françaises et plus de 500 algériennes ont commencé à discuter au sein d'ateliers et d'apartés de projets possibles. La part de marché de la France en Algérie tourne autour de 15%, contre 25% il y a 20 ans. Elle reste le premier investisseur étranger hors hydrocarbures et les échanges s'élevaient en 2009 à 9 mds d'euros. L'Algérie est déterminée à sortir de sa dépendance des hydrocarbures qui lui assurent 98% de ses recettes en devises.