BUENOS AIRES - L'Argentine, emmenée par le meilleur joueur de la planète, Lionel Messi, est sous pression maximale pour remporter une 15e Copa America devant son public du 1er au 24 juillet et mettre fin à une longue disette de 18 ans sans titre. C'était en 1993 en Equateur. L'Albiceleste, double championne du monde en 1978 et 1986, remportait sa 14e Copa America, record partagé avec le voisin uruguayen. Depuis, elle a dû se contenter de deux finales perdues contre le Brésil lors des deux dernières éditions du championnat sud-américain des nations (2004, 2007), et de deux autres défaites en finales de Coupe des Confédérations (1995, 2005). Et le lourd échec en quart de finale du Mondial-2010 contre l'Allemagne (4-0) n'a fait que renforcer la pression sur les épaules des partenaires de Messi en vue de la Copa. "Nous devons la gagner coûte que coûte, nous le savons", a déclaré l'attaquant Carlos Tevez après le dernier match amical facilement remporté (4-0) contre une faible équipe d'Albanie. "Nous avons une certaine obligation de finir champions", a abondé son compère Sergio "Kun" Agüero. Cette Copa America à domicile semble en tout cas l'occasion rêvée pour l'Albiceleste, versée dans le groupe A avec la Colombie, la Bolivie et le Costa Rica, invité de dernière minute à la place du Japon. Messi de nouveau décisif Même si son jeu collectif est toujours balbutiant, elle dispose d'une armada offensive impressionnante (Messi, Tevez, Agüero, Higuain, D. Milito, Di Maria, Lavezzi) et a retrouvé une certaine stabilité depuis le retour des bannis du Mondial-2010 (Cambiasso, Zanetti, G. Milito...). Elle s'est offert quelques victoires de prestige sur l'Espagne (4-1), championne du monde privée de plusieurs titulaires, le Portugal (1-0) et contre le Brésil (1-0), qu'elle n'avait plus battu depuis cinq matches (quatre défaites, un nul). Cerise sur le gâteau, le double Ballon d'Or Messi (2009, 2010), souvent méconnaissable en sélection sous les ordres de Maradona (2008-2010), est de nouveau décisif dans un système plus proche de celui du Barça. Pour preuve, ses trois buts lors de ces succès et son festival contre l'Albanie (un but, deux passes décisives). Sergio Batista, qui a succédé à Maradona sur le banc argentin après la Coupe du monde, semble donc plus avancé dans son chantier de reconstruction que son homologue brésilien Mano Menezes, mais sa marge de manœuvre est limitée. Le président de la Fédération argentine, Julio Grondona, et Maradona l'ont ainsi accusé de dilapider "le prestige" de la sélection, après avoir aligné une équipe bis humiliée au Nigeria (4-1) et en Pologne (2-1) au début du mois. "Je comprends que je ne puisse pas plaire à tout le monde, mais je suis convaincu de mon travail", a rétorqué l'entraîneur de l'équipe championne olympique en 2008, qui a ainsi pu faire souffler ses cadres, en vue de la Copa. Car même s'il affirmait fin mai que "l'Argentine a davantage besoin de gagner un Mondial que la Copa America", il sait qu'un échec à domicile sera difficilement pardonné à l'Albiceleste.