En dépit des dernières vagues meurtrières des attentats, les Etats-Unis ont annoncé le départ en trois mois de près de 41.000 soldats d'Irak. L'irak sombre de nouveau dans un cycle de violence infernal. De Hila à Bassorah, les scènes apocalyptiques ont soufflé le mythe de la stabilité et du modèle démocratique censé promouvoir une ère de liberté et de progrès. Des « opérations coordonnées », selon les termes du porte-parole du commandement irakien, ont été menées sur l'ensemble du territoire : à Hilla (95 km au sud de Baghdad) violemment touché par trois explosions à la voiture piégée, précédée par la bombe à la mosquée chiite de Souwayra (60 km au sud de Baghdad) et les attaques de Bassorah. Dans cette flambée de violence inouïe, la main vengeresse d'El Qaîda a durement sévi. Deux de ses principaux chefs, Abou Omar El-Baghdadi et Abou Ayoub El-Masri, ont trouvé la mort dans des opérations combinées des forces de sécurité irakiennes et américaines. Pour le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed El Asqkar, ces attentats qui portent « la marque d'El Qaîda » visaient à faire passer le message selon lequel elle pouvait « frapper au même moment dans différents endroits.» Cependant, le chaos irakien est alimenté par la guerre confessionnelle incessante de nature à mettre en péril le devenir d'un pays voué à la déstabilisation et à la balkanisation de l'Etat national légué par le GMO (Grand Moyen-Orient) impérial et ravageur. L'issue dramatique fragilise le processus de reconstruction nationale minée par l'impasse électorale, véhiculée par la non-validation du scrutin des législatives du 7 mars et la vacance gouvernementale. Mais, en même temps, la puissance occupante qui porte la lourde responsabilité du drame programmé favorise un processus de désengagement militaire conforme à son calendrier de retrait. En dépit des dernières vagues meurtrières des attentats, les Etats-Unis ont annoncé le départ en trois mois de près de 41.000 soldats d'Irak. Outre les 3.00 G'Is prévus au mois de mai, les troupes américaines stationnées en Irak seront réduites de presque de moitié (de 94.000 à 50.000). Le scénario du chaos intégral est en route.