Agées de 55 et de 57 ans, les deux victimes, qui étaient à bord de leur véhicule touristique, ont été emportées par les eaux dans l'agglomération de Hakkoura, dans la commune de Cheffia. L'enfant qui les accompagnait a été sauvé de justesse par les éléments de la Protection civile. Le bilan risque de s'alourdir étant donné que trois gardiens de vergers agrumicoles demeurent encore encerclés par les eaux au lieu-dit Mestoura, dans la commune de Dréan. D'ailleurs, pour les repêcher, les services de la Protection civile tablent sur une intervention héliportée de l'Armée nationale populaire. Quatre autres personnes cernées par les eaux à proximité de l'oued Kebir, près de Aïn Khiar (commune d'El Tarf) ont pu être secourues jeudi. Les services concernés ont également procédé à la fermeture de plusieurs voies de communication envahies par les eaux en différents points de la wilaya suite à l'effondrement partiel du pont de l'oued Oum-Saâd qui enjambe la RN 44 à l'entrée Est de la commune de Bouteldja et de l'ouvrage d'art reliant les mechtas Teffaha et Aïn Djenane, dans la commune de Asfour. Les eaux en furie, provenant essentiellement de l'oued Seybouse « gonflé » par les lâchers effectués à partir du barrage Cheffa qui a fait le plein lors des dernières intempéries, ont envahi la ville de Ben M'hidi où elles ont atteint plus d'un mètre de hauteur par endroits. De nombreux habitants de cette ville ont dû grimper précipitamment sur les toits de leurs habitations pour échapper à cette inondation. Avec un taux de précipitation d'environ 100 mm ces dernières 24 heures, selon la station météorologique du Lac des Oiseaux, et devant l'ampleur des dégâts, la wilaya d'El Tarf a déclenché partiellement le plan Orsec dans les daïras de Besbes, Ben M'hidi et Dréan pour gérer les chutes de pluies qui devraient encore affecter cette région durant les prochaines heures. Ce plan de sauvetage a permis de secourir 14 voyageurs bloqués dans un bus de transport. Dans ce contexte, un millier de kits alimentaires composés essentiellement d'huile, de semoule, de pâtes, de conserves et de légumes secs et 500 couvertures ont été distribuées aux familles touchées par les inondations ces dernières 24 heures. QUATRE FAMILLES PLACEES DANS UN CENTRE DE TRANSIT A Annaba, quatre familles ont été secourues à bord d'embarcations pneumatiques et placées dans un centre de transit dans la nuit de mercredi à jeudi, à Boukhadra, dans la commune d'El Bouni (Annaba), après que leurs maisons eurent été inondées par les eaux de l'oued Bejima. Au total, plus de 100 interventions en divers points ont été enregistrées dans la wilaya. LA RN 16 COUPEE À LA CIRCULATION Soixante-cinq autres interventions ont été effectuées durant la même période par la Protection civile à Souk Ahras où d'importantes chutes de pluie ont inondé de nombreux quartiers de la ville. Ainsi, les éléments de la Protection civile ont évacué une personne prise au piège à Aïn Zana et ont secouru 30 élèves qui se trouvaient dans un autobus Khemissa ainsi que cinq familles habitant au bord de l'oued Lakhal qui a débordé de son cours. Ces intempéries ont provoqué des dommages à la RN 16, reliant Souk Ahras à Annaba, nécessitant l'aménagement d'une déviation au niveau de l'entrée de Aïn Senour. D'ENORMES PERTES AGRICOLES Les intempéries, qui ont récemment marqué la wilaya de Khenchela, ont permis aux agriculteurs de prendre conscience de l'importance de l'assurance, ces derniers ayant négligé cette option. Ils se sont rendu compte après que leur récolte ait été endommagée. Les mauvaises conditions climatiques ont engendré une insuffisance des stocks d'aliments de bétail. Ce qui a mis à nu les fausses déclarations des éleveurs quant au nombre de têtes constituant leur cheptel. Une tricherie qui a privé les éleveurs des quotas d'aliments de bétail auxquels ils auraient pu ouvrir droit auprès de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) qui exige des cartes de vaccination pour chaque tête de bétail. Ces éleveurs se sont ainsi retrouvés obligés de recourir au marché noir pour acheter à des prix exorbitants les aliments de bétail pour sauver leur cheptel. Le représentant de la filière des grandes cultures auprès de la Chambre d'agriculture a relevé, dans ce contexte, que les agriculteurs de cette filière vont devoir assumer à leurs propres frais les pertes causées par la neige aux cultures de céréales et de fourrage. Malgré les campagnes de sensibilisation menées par les différentes services concernés, le pourcentage des agriculteurs assurés ne dépasse pas les 1%. Pour rappel, les dernières intempéries ont endommagé quelque 2.500 hectares de céréales, 200 serres et 1.200 hectares de pommiers à Bouhmama. Aucun des agriculteurs touchés par ces pertes n'était assuré.