15 mai 1948. Création d'un Etat colonial israélien avec le feu vert de rayer de la carte la Palestine présentée comme une « terre sans peuple » (destruction de 531 villages en moins de deux ans et massacre de 15.000 Palestiniens), expulsion des « indigènes » de leurs terres (800.000 Palestiniens ont été forcés à l'exil). C'est la Nakba. 62 ans après, la résistance continue. Des milliers de Palestiniens ont -les clés des maisons perdues à la main- manifesté hier pour le « droit au retour » des réfugiés de 1948, à Ghaza. Aujourd'hui, une manifestation unitaire regroupant des sympathisants du Hamas et du Fatah est prévue à Ghaza-ville. « La catastrophe continue. Il faut trouver une solution à la question des réfugiés basée sur la résolution 194 des Nations unies », déclare le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Adoptée le 11 décembre 1948 et renouvelée chaque année, cette résolution stipule que « les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible » et que « des dédommagements devraient être versés pour les propriétés de ceux qui ne veulent pas revenir ». Depuis 1948, tous les gouvernements israéliens se sont opposés au droit au retour. Pour eux, tout retour massif pourrait menacer l'existence d'Israël en tant qu'Etat juif. La catastrophe continue. Israël, l'enfant gâté des Américains et des Européens, continue sa colonisation et son épuration ethnique. Avec la « bénédiction » des instances internationales, y compris le Conseil de sécurité qui a plongé pieds joints et mains liées dans le plus grand mensonge de l'Histoire avec sa résolution 181 du 29 novembre 1947. Il a « offert » aux juifs qui constituaient moins du tiers de la population et possédaient à peine 7 % des terres, 56 % du territoire palestinien. Résultats de ce « plan de partage » qui a été conçu sans consultation des Palestiniens organisée sans jamais consulter le peuple palestinien : 6.500.000 de Palestiniens attendent toujours de retourner chez eux, 11.000 Palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes, la Palestine ne compte plus que deux provinces inaccessibles l'une de l'autre, la Cisjordanie occupée par prés de 500 colonies israéliennes et dont les habitants peuvent être « expulsés » à tout moment et la Bande de Ghaza où 1,5 million de personnes vivent sous un blocus quasi-total depuis Juin 2007. Comme pour montrer aux Palestiniens sa force, l'Etat hébreu se prépare à empêcher, y compris par le « feu », la « Flotte de la Liberté » qui doit accoster à Ghaza le 24 mai. Chargés de maisons préfabriquées, de ciment et de médicaments, ces bateaux ambitionnent de briser le siège imposé à la bande. Un peu partout dans le monde, des hommes épris de paix marcheront pour dénoncer l'injustice que subit depuis 1948 le peuple palestinien. Dans cette atmosphère de « bonheur des uns, de malheur des autres », les Occidentaux, qui promettent un Etat palestinien indépendant et viable économiquement, montrent leur parti pris. Barack Obama demande à Mahmoud Abbas d'empêcher des « actes de provocation » pendant les pourparlers indirects israélo-palestiniens contre la légitimité d'Israël et ne dit rien à Benyamin Netanyahu qui s'est engagé à poursuivre la construction à El Qods. Mieux, il demande au Congrès d'accorder un financement de 205 millions de dollars à Israël pour l'aider à produire son système de défense antimissile qui le protégera des roquettes de Hamas et du Hezbollah. Les Européens ont tourné la page des faux passeports qui ont servi dans l'assassinat du leader Hamas Mahmoud Al-Mabhouh à Dubai. Ils ont ouvert la porte de l'OCDE, le club de « l'élite » de 31 économies mondiales, à l'Etat hébreu qui a ordonné la chasse aux ONG de défense des droits humains.