« Algérie verte », la coalition des partis islamistes créée par le MSP, El Islah et Ennahda, ne semble point intéresser les autres formations de la même obédience. Le Front du changement (FC), le Front de l'Algérie nouvelle (FAN), le Parti pour la liberté et la justice (PLJ) et le Front pour la justice et le développement (FJD) qui ont, a priori, affiché auparavant une réticence quant à la démarche, annoncent aujourd'hui, catégoriquement, leur rejet. « Nous avons notre programme à présenter au peuple. Nous sommes des musulmans comme le reste du peuple et nous n'avons pas besoin de recourir à des alliances pour démontrer que nous sommes plus musulmans que les autres. Notre parti a ses compétences et un projet », dira le président du FAN, Djamel Benabdeslam. De son côté, Abdelmadjid Menasra, président du FC, compte, lui aussi, uniquement sur ses militants. La raison ? « Les alliances ne sont que des slogans sans aucune existence réelle sur le terrain », dit-il, sentencieux. La même attitude est affichée par Zoubiri, porte-parole du PLJ. « Nous croyons à une coopération entre partis et non à des alliances ». Le parti de Mohamed Saïd, qui prendra donc part aux législatives, « avec sa propre liste et son propre programme », rappelle que « nous avons lancé un appel à toutes les formations politiques pour un front commun antifraude et nous insistons dans cette démarche ». Même avis du FJD qui affiche clairement son rejet de l'initiative. « L'idée ne nous concerne ni de près ni de loin, ce ne sont que de tentatives vaines », commente le porte-parole du front, Lakhdar Benkhelaf. Pour lui, « la démarche n'est même pas fondée et n'aura aucun écho sur le terrain ». La nouvelle coalition des islamistes est devenue effective et officielle, mercredi dernier, et la charte de cette union a été signée par les trois premiers responsables des partis initiateurs, à savoir Aboudjerra Soltani (MSP), Hamlaoui Akkouchi (Islah) et Fateh Rebeï (Ennahda). Les trois responsables ont indiqué que le projet de leur union est la construction d'une République démocratique et sociale basée sur les principes de l'Islam comme stipulé dans la proclamation du 1er-Novembre 1954. Le coordinateur de la coalition, Djerrafa, note que « la démarche ne se limite pas aux seules législatives du 10 mai, mais s'étendra à l'après-élection ».