L'industrie halieutique représente moins de 1% de l'activité professionnelle mondiale, mais elle enregistre 7% de l'ensemble des accidents de travail mortels. Un taux sept fois plus élevé que la fréquence moyenne des accidents enregistrés, toutes catégories professionnelles confondues. L'Organisation internationale du travail a d'ailleurs classé la pêche parmi les professions les plus risquées dans le monde avec 24.000 morts recensés annuellement. En Algérie, plus de 80% des accidents maritimes sont dus aux perturbations atmosphériques et au non-respect des bulletins météorologiques spéciaux (BMS) émis à cet effet. C'est l'avis des professionnels de la sécurité maritime, réunis jeudi dernier, à la direction de la pêche et des ressources halieutiques à Aïn Benian, lors d'une journée d'information et de sensibilisation sur la sécurité maritime à bord des navires de pêche, de plaisance et même la navigation maritime. Le ministre Abdellah Khenafou a fait part d'une hausse relative des accidents survenus en mer, faisant plusieurs morts et disparus. Le dernier en date est celui du navire El Khalil dans la région de Ténès dans la wilaya de Chlef. M. Khenafou a appelé les pêcheurs à tenir compte des BMS. Pour endiguer ces accidents, trois centres régionaux de formation en sécurité maritime, seront prochainement créés au Centre, à l'Est et à l'Ouest du pays. Cette formation assurera la mise à niveau des professionnels de la pêche en matière de techniques individuelles de survie, prévention et lutte contre les incendies, mesures d'urgence, premiers soins, prévention contre les accidents à bord des navires et de prévention contre la pollution marine. Le département de la Pêche prévoit également l'imposition d'une police d'assurance. Ce qui permettra l'amélioration du niveau de protection et la qualité de prise en charge sociale des professionnels lors des accidents survenus en mer. Mettant l'accent sur la prise en considération des bulletins météorologiques, la directrice de la section marine à l'Office national de météorologie, Mme Houaria Benrekta, a souligné que la mer est un état très difficile à prévoir d'où la nécessité de former les pêcheurs pour qu'il puissent se prendre en charge en cas d'accidents. Elle estime impératif pour les pêcheurs de s'informer sur les prévisions météorologiques. « Ils doivent connaître l'emplacement et l'utilisation du matériel de sécurité tels les gilets de sauvetage, l'extincteur et plusieurs autres outils à bord du navire. Il faut consulter le bulletin météorologique, même quand la situation ne suscite aucune inquiétude », a-t-elle précisé, rappelant que la mer réagit et change d'état suite à une petite dépression.