La violence, sous toutes ses formes, a pris des proportions inquiétantes. Pour trouver des solutions à ce fléau, il est impératif de consolider les efforts de la société civile et les services publics. C'est ce qu'a estimé, hier, au forum d'El Moudjahid, le président de l'association Ouled el-Houma, Abderrahmane Bergui. « Le temps n'est plus à la sensibilisation. Il faut des actes pour convaincre ces jeunes », a précisé M. Bergui, ajoutant que « pour y arriver, il faut un travail de terrain, dans chaque quartier, avec le concours de toutes les parties concernées ». « Il faut qu'on trouve, ensemble, la société civile et les autorités, une nouvelle stratégie de prise en charge de ces jeunes en difficulté au sein même de leurs quartiers. Le concours de l'un sans la contribution de l'autre ira vers un échec certain ». Sur ce point, il a signalé l'absence de coordination entre la société civile et les pouvoirs publics. « Il y a une cassure entre les autorités publiques, les associations et les comités de quartier Or, ces dernières sont sur le terrain et en perpétuel contact avec ces jeunes. Elles ont la possibilité de connaître leurs maux. C'est pour cette raison qu'il est impératif qu'il y ait un travail de coordination entre les deux parties », a-t-il déclaré. Estimant que cette tranche d'âge est marginalisée, le conférencier a recommandé l'implication de tout un chacun dans l'environnement du jeune pour régler ses problèmes, notamment par la formation d'animateurs. « Leur mission est d'écouter les problèmes des jeunes et les transmettre aux responsables des APC et wilayas ». M. Bergui a, en outre, mis l'accent sur l'absence de confiance entre les différentes tranches d'âge. « Pour arriver à instaurer une confiance mutuelle, nous devons changer nos mentalités et notre comportement vis-à-vis de ces jeunes ». Concernant les causes de la montée de la violence, M. Bergui a indiqué que « sans travail ni distraction, ces jeunes sont des proies faciles à tous les maux. Ils sont facilement manipulés par des gens malhonnêtes qui profitent de leurs conditions précaires », a-t-il expliqué. Il a aussi recommandé la mise en place d'un programme de prise en charge par l'organisation de tournois inter quartiers, la création de plates-formes d'emploi pour ces jeunes avec le concours de l'Ansej, l'Anem... M. Bergui a soutenu qu'après une incarcération de deux à trois ans, voire un peu plus, ces jeunes sont mis à l'écart par la société. « Durant leur détention, ces jeunes fournissent beaucoup d'efforts. Ils poursuivent leurs études, certains décrochent même le bac. Mais une fois libérés, ils sont confrontés à une réalité souvent amère, ce qui les pousse à la récidive », a-t-il affirmé. M. Bergui a annoncé que l'association Ouled El Houma projette d'organiser des réunions entre les jeunes, les associations, les comités de quartier et les autorités publiques dans chaque circonscription.