Au moment où notre sport, le football en particulier, se débat dans une crise, I'ex-arbitre international, M. Bergui Abderrahmane, s'est distingué, encore une fois, en mettant du baume au cœur de tous les sportifs algériens pour avoir reçu successivement une distinction de reconnaissance du Comité international olympique (CIO) pour les efforts consentis envers la jeunesse algérienne et tout récemment les félicitations de la FIFA pour le travail réalisé contre la violence dans les enceintes sportives et scolaires, et pour le fair-play. M. Bergui, président de I'association Ouled El Houma, a bien voulu nous livrer ses impressions. Liberté : Peut-on connaître, M. Bergui, vos impressions sur les félicitations de la FIFA et de la distinction du CIO que vous avez obtenues ? M. Abderahmane Bergui : Je suis très heureux et touché par la distinction du CIO et les félicitations de la FIFA. Cela honore le sport et la jeunesse algérienne, mais le grand mérite revient à toute l'équipe de I'association et les représentants de quartiers qui font un travail remarquable dans les cités et quartiers que je tiens à féliciter pour peu que les autorités nous aident par une dotation en matériel pédagogique et sportif, ainsi nous pourrons poursuivre l'élargissement de notre champ d'intervention. Nous avons remarqué que vous êtes l'un des initiateurs d'une réflexion sur le football national. Est-ce que vous préparez votre retour au football ? Ecoutez, devant cette situation actuelle de notre football, on ne peut rester indifférent, c'est ce qui m'a incité à apporter ma contribution. C'est uniquement pour l'intérêt du football. Vous avez suivi les évènements qui secouent notre football, plus exactement le conflit MJS-FAF. Qu'en pensez-vous ? Personnellement, je suis très peiné de voir et constater avec impuissance que notre football soit pris en otage par les prises de position des uns et des autres qui, à mon sens, ne vont pas dans I'intérêt de notre football. Je voudrais saisir cette occasion pour rappeler à tous que le football n'est plus un jeu comme par le passé. De nos jours, le football est devenu un phénomène social qui influe sur tous les peuples et la jeunesse en particulier. La situation est préoccupante et trop sérieuse. Je souhaite que la raison l'emporte. Que préconisez-vous, selon votre expérience, pour le redressement de notre football ? La priorité, c'est d'instaurer un climat de confiance et de sérénité au sein de la famille du football. Aujourd'hui, ce que je peux dire, personne ne peut réussir dans les conditions actuelles, quelle que soit la personne ou l'équipe. J'insiste sur la volonté d'assainir notre environnement. Pour le reste, c'est facile. Quel est le programme que vous préconisez pour lutter contre la violence dans les stades ? Un travail a été réalisé ces dernières années par la commission interministérielle dont j'ai fait partie pour la mise en œuvre de plusieurs mesures qui ont été fixées par décret exécutif. Aujourd'hui, il faut les mettre en application. En prévision de la phase retour, où les rencontres deviennent plus importantes et à hauts risques. Il faut mettre en place tout ce dispositif. Comme tout le monde le sait et le constate, la violence, jadis cyclique, ce fléau tant redouté prend de l'ampleur dans la vie courante des jeunes. Aujourd'hui, certains stades sont le théâtre de la violence. Durant les manifestations sportives, on doit assurer la sécurité des joueurs, arbitres et spectateurs avec fermeté et rigueur. Car on ne peut développer le football avec la violence. L'autre cause, qui est source de détonateur de la violence, ce sont les déclarations incendiaires et irresponsables de certains dirigeants dans la presse et qui influent négativement sur les jeunes supporters. La Ligue nationale et la FAF doivent lancer un appel à certains dirigeants pour une retenue dans leurs déclarations. Tout récemment, M. le ministre de la Justice et garde des Sceaux vous a honoré pour les activités en direction des détenus en milieu carcéral. En quoi consiste réellement ces activités ? Ces activités consistent en l'organisation de rencontres de football par I'association Ouled El Houma entre des détenus dans les centres de détention tels que Berrouaghia, Chlef, Tazoult et autres ; l'association prévoit aussi des manifestations culturelles. Notre souci c'est d'aider certains jeunes détenus pour leur insertion dans la vie active, sur la base d'un programme durable, avec la collaboration des concours des structures pénitentiaires compétentes sous le patronage de M. le ministre de la Justice et garde des Sceaux. R. S.