Avis - «Aucune mesure concrète n'a été prise par les pouvoirs publics, notamment les ministères concernés, pour régler les problèmes des jeunes issus de milieux difficiles», a regretté le président de l'association Ouled El Houma, Abderrahmane Bergui. Intervenant lors d'une table ronde organisée samedi, par le centre de presse d'El Moudjahid, M. Bergui a affirmé que «tout le monde est responsable de la situation actuelle de nos jeunes» d'une façon ou d'une autre. «Il faut que tout le monde s'implique afin de ne pas laisser la situation empirer», insiste-t-il. C'est pourquoi il estime qu'il faut «revoir la stratégie de prise en charge de ces jeunes. Il y a deux catégories, ceux qui ont certain niveau et qui n'ont pas d'emploi et les autres qui n'ont aucun niveau scolaire». Selon M. Bergui, il faudrait commencer par un dialogue avec ces jeunes en difficulté, afin de comprendre ce qu'ils veulent et ainsi trouver des solutions à leurs problèmes. «Il faut que tout le monde s'implique au niveau de nos quartiers pour que ces jeunes ne se sentent pas abandonnés et marginalisés. Avant, les quartiers éduquaient, mais malheureusement ce n'est plus le cas de nos jours. La situation commence à nous échapper. Ce problème concerne tout le monde. Des ministères, qui sont pourtant les premiers concernés, sont absents sur le terrain. Ce n'est pas à travers des réunions qu'on va régler les problèmes de ces jeunes en difficulté. Il faut avoir assez de courage pour parler avec eux et essayer de les comprendre», explique le président de l'association Ouled El Houma. «Les autorités prennent des décisions sans consulter la société civile. On ne peut pas réfléchir à la place de tout le monde, il faut qu'il y ait une concertation entre tous les acteurs concernés afin de trouver les solutions adéquates aux problèmes de nos jeunes», souligne-t-il, tout en appelant à une large concertation, car actuellement, il y a une cassure entre les jeunes et les autorités, selon lui. Le premier responsable de ladite association plaide pour une certaine considération à l'égard des jeunes en difficulté. «A présent, ils sont marginalisés. C'est ce qui fait que le phénomène de la violence juvénile a pris des proportions alarmantes. Dans certains quartiers de la capitale, il y a des manipulateurs qui profitent de la situation dérisoire de nombreux jeunes pour les inciter à la violence. Je ne suis pas en train de justifier les actes de violence de ces jeunes. Ils sont condamnables. C'est vrai qu'il faut les condamner et qu'ils doivent payer pour les délits qu'ils ont commis, mais il faut également chercher les causes. Il faut être présent au niveau de tous les quartiers et ne pas laisser la situation s'aggraver» note M. Bergui.