Le plan consiste à « créer un fichier pour répertorier tous les repris de justice et les délinquants dans les nouveaux quartiers », a indiqué le Commandant Mohamed Tammi, chef de compagnie de la Gendarmerie Nationale de Douéra à Alger. En clair, « les délinquants concernés sont ceux qui ont été reconnus coupables de délits et qui ont changé de domiciliation après leur relogement », précise l'officier supérieur. Ainsi, les repris de justice dans des affaires liées aux trafic de drogue, vol et agression sont fichés dans cette banque de données destinée à fournir des renseignements utiles aux enquêteurs. En outre, ces délinquants seront soumis à un contrôle rigoureux lors de leurs déplacements dans un cadre préventif, mais aussi de renforcement du travail de renseignement en coordination avec la police. « Des instructions ont été données pour intensifier le contrôle, la surveillance et le suivi de mouvements des repris de justice dans les nouveaux quartiers », souligne le commandant Tammi. Aussi, les unités d'intervention de la GN ont renforcé leur présence d'une façon permanente par la multiplication des patrouilles au niveau des quartiers les plus touchés par cette délinquance. POLICIERS EN CIVIL ET BMPJ EN RENFORT De leur côté, les services de police ont renforcé le dispositif mis en place pour lutter contre les « guerres de gangs » dans les nouveaux quartiers qui enregistrent de violents affrontements entre les nouveaux relogés et les anciens habitants du même quartier. Selon le commissaire divisionnaire, Mouloud Mehailia, chef de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger (SWPJ), le plan mis en place consiste à interpeller les meneurs qui ont crée un climat de terreur et d'insécurité. Quand ils sont identifiés, ils sont arrêtés et présentés devant la justice. Selon les rapports des enquêteurs, le plus grand nombre de personnes arrêtées sont des repris de justice, généralement des mineurs coupables d'agressions et d'incitation à l'affrontement. Par ailleurs, des opérations de ratissage inopinées qui sont entamées au niveau de plusieurs quartiers, se sont soldées par la saisie d'un important « arsenal » d'armes blanches, entre autres des sabres, des haches et des cocktails Molotov. Des caches d'armes blanches ont été également découvertes aussi lors des perquisitions effectuées par la police sur les terrasses des immeubles. Sur un autre plan, les services de police ont procédé aussi à un travail de proximité en coordination avec les comités des quartiers, les imams des mosquées, les parents et les sages pour sensibiliser la frange juvénile sur la gravité de ce phénomène qui touche à leur sécurité et tranquillité. « On se base beaucoup plus sur le renseignement, mais on fait aussi de la prévention et de la sensibilisation », précise le commissaire divisionnaire.