Fernand Yveton, ce militant de la cause algérienne, guillotiné en 1957 à la prison de Barberousse (Serkadji), «est mort en proclamant son attachement à l'Algérie», a témoigné mardi à Alger l'un de ses avocats, Me Albert Smadjia, soulignant que son exécution fut «un acte politique voulu». «La condamnation à mort et l'exécution de Fernand Yveton ne sont pas des actes judiciaires, mais plutôt des actes politiques voulus par les dirigeants français de l'époque. Ce que je peux dire aujourd'hui, c'est que Yveton est mort en proclamant son attachement à l'Algérie», a déclaré Me Smadjia lors d'une rencontre-hommage à ce martyr, organisée à l'université de Bouzaréah. «Yveton n'avait tué personne. Le gouvernement français de l'époque a pris la décision de donner un exemple avec un homme communiste qu'il avait sous la main et l'a exécuté pour des raisons purement politiques», a-t-il insisté. «Arrêter un homme européen voulant déposer une bombe, représente une chance extraordinaire pour le gouvernement français pour affirmer que les communistes avaient un rôle extrêmement important dans la révolution algérienne, ce qui n'est pas du tout vrai», a souligné Me Smadjia, précisant que les communistes qui ont soutenu la cause nationale «avaient adhéré au Front de libération nationale (FLN)». Il s'est rappelé avec tristesse du sentiment de surprise qu'il l'avait habité au moment où le verdict fut prononcé. «Un verdict qui a suscité des applaudissements dans la salle d'audience», a-t-il temoigné. Cette rencontre-hommage, modérée par l'historien Mohamed El-Korso, s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités d'origine européenne qui ont soutenu la Révolution de Novembre et milité pour la libération de l'Algérie du joug colonial, comme Yvette Maillot, la sœur d'Henri Maillot, l'aspirant qui a déserté avec un camion chargé d'armes et de munitions qu'il a livré à l'ALN, en 1956, Pierre Chaulet et son épouse ainsi que des proches de Fernand Yveton.