En visite, hier, à Horizons, les représentants de deux clubs algérois de TAekwondo, en l'occurrence l'ACAM Sidi M'hamed et l'ATAC Alger centre, ont fustigé la fédération algérienne l'accusant d'abus de pouvoir. Pour Belmouhoub Salah, président de l'ACAM, Djeffal Yacine, entraîneur de l'ACAM et président de la commission d'arbitrage au niveau de la ligue d'Alger, Kahia Samir, directeur technique sportif de l'association ATAC, la fédération est en train de prendre des décisions unilatérales et abusives. DES SUSPENSIONS INJUSTES Abordant leurs sanctions, les présents ont indiqué qu'ils ont fait l'objet de suspensions injustes. Pour eux, il est inadmissible de suspendre un élément sans qu'il passe par une commission de discipline. Belmouhoub et Kahia également membres de l'assemblée générale, se sont interrogés pourquoi ils ont été sanctionnés, alors qu'ils avaient juste contesté la mise à l'écart injustifiable d'arbitres de la ligue d'Alger. Dans ce cadre, Belmouhoub dira : « Je me demande comment on a pris une telle décision, alors que j'ai dénoncé la sanction injuste de 26 arbitres de la ligue Alger, dont 8 stagiaires et 18 nationaux. Au sein de cette fédération, nous n'avons même pas droit au recours ». Dans le même ordre, Kahia intervient : « Je suis sanctionné injustement avec mon frère. Le comble est que je n'ai rien fait ». LES ATHLÈTES D'ALGER PRIVES DE L'EQUIPE NATIONALE Abordant le chapitre des équipes nationales, les spécialistes de la discipline affirment que les athlètes d'Alger sont privés des différentes équipes nationales. Pour eux, c'est la cause principale de la régression que connaît la représentativité algérienne dans les différentes compétitions régionales et continentales. « Je ne comprends pas quels sont les critères de sélection dans ces différentes équipes nationales. Que ce soit en juniors ou en seniors, la majorité des athlètes algérois n'a pas été retenue, notamment ceux de l'ACAM et de l'ATAC », souligne Kahia. Sur ce point, Belmouhoub a cité le cas de Benmoussa Samir dans la catégorie des -58 kilos (seniors) qui n'a pas été retenu. « Il a été champion d'Algérie durant 4 ans consécutifs. Malgré cela, il n'a pas été sélectionné ni pour les championnats d'Afrique ni pour les championnats du monde. Il n'est pas le seul, puisqu'il y en a d'autres qui sont marginalisés », dit-il. Par ailleurs, Kahia a évoqué la non-inscription de l'équipe nationale junior dans les championnats du monde prévus cette année en Egypte, en disant que « c'est de la négligence envers les jeunes catégories ». Relevant d'autres anomalies, il parlera de la prise en charge des athlètes en équipes nationales. Il a qualifié d'inconcevable le fait que le seul Algérien qualifié aux JO 2012 s'est pris en charge lui-même. « Mokdad Yamine a arraché sa qualification à Londres, en payant lui-même les frais de sa préparation. Il est venu réclamer un remboursement à la fédération. Mais il n'a toujours pas eu de réponse », révèle-t-il. UN PASSAGE DE GRADE NON CONFORME Au sujet du passage de grade, Kahia a jugé qu'il n'est pas conforme. Il explique que l'intervalle entre les dan n'a pas été respecté. « Entre le 1er et le 2e dan, il faut attendre 2 ans pour le passage de grade, alors qu'entre le 2e et le 3e dan il faut attendre 3 ans. Actuellement, en Algérie, on fait des passages de grade chaque année ». A propos des cotisations des athlètes, le membre de la ligue d'Alger s'est interrogé pourquoi on ne les a pas mentionnées dans le rapport financier. Il notera que pour avoir la validation du passage de grade en Corée du Sud, l'athlète doit payer 70 dollars pour décrocher un diplôme de 1er dan, 90 dollars pour celui de 2e dan, etc. POUR QUAND L'AGO ? La tenue de l'assemblée générale ordinaire a été abordée par les intervenants. Pour eux, le fait de la repousser explique peu ou prou la manipulation. « Le report de l'AGO signifie la fuite en avant. Elle était prévue, initialement, vers la fin du mois en cours. Malheureusement, la fédération l'a reportée à une date ultérieure, sans donner de motif », fait remarquer Kahia. Concernant le matériel des arbitres, Djeffal nous a informé que la réglementation est appliquée, mais les juges ne sont pas dotés de matériel. Les 3 encadreurs ont lancé un appel à la fédération pour qu'ils soient rétablis dans leurs droits. « On souhaite qu'il y ait une justice. La FAT, par sa gestion, pousse les talents et des formateurs à abandonner la discipline », a conclu Kahia.