Le gouvernement syrien a accepté le plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, visant à mettre fin aux violences dans le pays. « Le gouvernement syrien a écrit à l'envoyé spécial conjoint Kofi Annan pour accepter son plan en six points, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies », a fait savoir, hier, le porte-parole de M. Annan, Ahmad Fawzi.L'ancien chef de l'ONU, a aussitôt qualifié cette décision d'« étape initiale et importante » devant permettre de répondre aux « souffrances » et « créer un environnement propice à un dialogue politique qui répondrait aux aspirations légitimes du peuple syrien ». « Bien sûr, il (M. Annan) considère qu'il s'agit d'un développement positif, mais l'essentiel est dans la mise en œuvre », a poursuivi M. Fawzi.Cette « importante » annonce intervient alors que l'émissaire international était reçu, à Pékin, par le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. Ce dernier lui a témoigné sa « confiance » en lui promettant, comme la Russie et les Etats-Unis, l'appui du gouvernement chinois pour sa « médiation ». Réunis, hier, à Bagdad, les pays arabes ont appelé le gouvernement et l'opposition « unifiée » à ouvrir un dialogue national sérieux basé sur le plan soumis par la Ligue et la résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU. « Le sommet arabe accueille favorablement la mission des Nations unies et de la Ligue arabe sur la Syrie, conduite par Kofi Annan, pour mener à bien le processus politique en trouvant des solutions à la crise et une transition pacifique vers une existence démocratique », soutiennent-ils. Ces derniers demandent au « gouvernement syrien et à toutes les composantes de l'opposition d'adopter une attitude positive envers cette mission », en invitant celle-ci à « s'unifier et élaborer leurs projets pour mener un dialogue sérieux, afin d'aboutir à une vie démocratique comme le souhaite le peuple syrien ». Par ailleurs, la Ligue arabe a qualifié le « massacre de Baba Amr » à Homs de « crimes contre l'humanité » en annonçant, à cet effet, un projet de résolution qui sera discuté, aujourd'hui, par les ministres des Affaires étrangères et « approuvé » demain par le Sommet. Au même moment, le président syrien, Bachar Al Assad, se trouvait à Homs où il s'est rendu dans le quartier de Baba Amr. Alliée traditionnelle de Damas, la Russie continue de défendre sa position. Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé, hier, que le départ du président syrien, Bachar Al Assad, est une idée « à courte vue » qui ne règlerait pas la crise syrienne. « Je voudrais que le devenir de la Syrie soit décidé par le peuple syrien et non par les respectables dirigeants d'autres pays étrangers », a martelé Medvedev en référence aux responsables occidentaux qui réclament avec insistance le départ du président syrien.Moscou a, de nouveau, refusé de participer à la réunion des « Amis de la Syrie » qui aura lieu à Istanbul le 1er avril, qualifiant les efforts du groupe initiateur de « destructif » concernant la mise en place du plan de Kofi Annan.