Le gouvernement syrien a accepté le plan en six points de Kofi Annan, qui considère cette décision comme une “étape initiale importante” pour mettre fin à la violence, a annoncé hier, le porte-parole de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. “Le gouvernement syrien a écrit à l'envoyé spécial conjoint Kofi Annan pour accepter son plan en six points, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies”, a indiqué le porte-parole de M. Annan, Ahmad Fawzi, dans une déclaration écrite. “M. Annan a écrit au président Al-Assad pour exhorter le gouvernement syrien à mettre immédiatement en vigueur ses engagements”, a-t-il ajouté. Pour M. Annan, a spécifié M. Fawzi, la décision de Damas est “une étape initiale importante qui pourrait mettre un terme à la violence et à l'effusion de sang.” Elle devrait aussi permettre de répondre aux “souffrances” et “créer un environnement propice à un dialogue politique qui répondrait aux aspirations légitimes du peuple syrien”, a-t-il poursuivi. Le plan Annan, approuvé le 21 mars par le Conseil de sécurité, préconise, notamment, la cessation de toutes les formes de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. M. Annan, qui attend du gouvernement syrien qu'il honore ses engagements, va travailler de “toute urgence avec toutes les parties pour s'assurer de la mise en œuvre de son plan à tous les niveaux”, a précisé son porte-parole. L'ancien secrétaire général de l'ONU, qui a déjà visité Moscou ce week-end pour obtenir l'appui de la Russie à son plan, a souligné mardi à Pékin qu'il “a besoin de l'aide” de la Chine pour résoudre la crise en Syrie, lors d'un entretien avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao. La Russie et la Chine, fidèles alliés de Damas, ont bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie qui a fait plus de 9 100 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce double veto a été vertement critiqué, notamment par les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Arabie Saoudite. Le chef de la diplomatie de Riyad a jugé que l'attitude de Moscou et de Pékin avait permis au régime de Bachar al-Assad de poursuivre les violences contre sa population. Mais dimanche, le président russe Dmitri Medvedev a jugé que les propositions de Kofi Annan pour la Syrie étaient “la dernière chance” pour y éviter une “guerre civile prolongée” et assuré que la Russie, principal allié de Damas, ferait tout pour les mettre en œuvre. Hier, M. Medvedev a souligné que le départ du président syrien Bachar al-Assad est une idée “à courte vue” qui ne réglerait pas la crise syrienne. Sur le terrain, le président syrien visitait hier le quartier de Baba Amr à Homs, bastion des rebelles mais repris depuis plusieurs semaines par le régime de Damas. R. I./Agences