Le groupe est poursuivi pour « appartenance à une organisation terroriste, homicide volontaire avec préméditation et enlèvements avec demande de rançon en 2009 ». Le procureur de la République avait requis la peine capitale contre Gouri Brahim et Khelifi Brahim et une peine de 10 ans ferme contre S. Mustapha. Le procès s'est ouvert hier au niveau de la cour d'Alger. Cinq terroristes sont poursuivis dans cette affaire dont deux en fuite. Parmi les accusés, figure Gouri Brahim, un terroriste qui a perdu la vue suite à l'explosion d'une bombe artisanale. Il s'est présenté devant le président, Omar Benkharchi, guidé par deux policiers.Il dira qu'il avait été condamné le 6 juillet 2010 par le même tribunal à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits similaires, mais le magistrat lui fait savoir que les faits ne sont pas similaires. « D'ailleurs, l'assassinat de l'ex-P/APC d'Ammal ne figure pas dans ce dossier », précise le juge. Les faits remontent à 2009 lorsque les services de sécurité ont arrêté Gouri Brahim au niveau de l'hôpital d'Hussein Dey (ex-Parnet) où il devait subir une intervention chirurgicale sous un faux nom (Z. Nassim). S. Mustapha était l'intermédiare et a pu convaincre le médecin de garde que Gouri habite une région isolée et qu'il était victime d'un accident de la circulation. Selon l'enquête, Gouri Brahim alias Djaâfar, qui est aussi le frère du chef terroriste Abdelmalek alias Slimane, émir actuel de Katibat El Arkam dans la zone centre de l'Aqmi, avait perdu partiellement la vue suite à l'explosion d'un poste radio piégé au maquis à Bendaoud à Thénia, wilaya de Boumerdès. Il s'était rendu à Alger pour y subir le traitement suite à la complication de son état. Il a reconnu avoir participé avec d'autres terroristes à plusieurs assassinats et enlèvements avec demande de rançon dans la wilaya de Boumerdès entre autres, l'enlèvement à Boudouaou d'un propriétaire de camions qui a été libéré après le versement d'une rançon de un million de dinars, outre l'enlèvement du propriétaire d'un local de vente de matériaux de construction à Si Mustapha, libéré lui aussi après le versement d'une rançon de 2 millions de dinars. Le groupe terroriste était également impliqué dans l'assassinat de citoyens à Thénia, parmi eux Mabrouk, un dealer. Le groupe de Gouri avait également attaqué une brigade de la garde communale de Souk El Had (Boumerdès) et ciblé en 2009 deux véhicules appartenant aux services de la Gendarmerie nationale dans une embuscade à Béni Amrane (Boumerdès). Gouri a rejeté toutes les accusations et a justifié sa blessure par l'explosion d'une bombe artisanale près de son domicile, mais le procureur de la République, Kennas Messaoud, le piège en lui demandant pourquoi il s'était rendu à l'hôpital Parnet et pas dans un hôpital de la wilaya de Boumerdès, sous une fausse identité, de surcroît. L'accusé s'est contenté de répondre qu'il a perdu conscience et ignorait ce qui s'est produit après. Même chose pour S. Mustapha. Celui-ci a rejeté en bloc les accusations et est revenu sur ses déclarations devant le juge d'instruction, mais le procureur s'est demandé « comment un citoyen qui touche 15 000 DA par mois peut posséder un véhicule de luxe et équiper sa maison en un temps record ». Son gendre, Khelifi Brahim, un terroriste actif, a refusé d'être auditionné. Il a affirmé qu'il a été déjà jugé et condamné à la peine capitale pour les mêmes faits.