Le 19 Mai reste, un demi-siècle après, une référence phare dans l'histoire de notre pays, particulièrement de ses jeunes. Ce jour fait partie des dates qui ont tatoué la mémoire nationale et éclipsé tellement d'autres. Qui se souvient encore de la tenue de la conférence nationale de la jeunesse de 1975 qui était aussi un tournant ? Le contexte n'est certes plus le même mais l'histoire des peuples est ainsi faite. Le passé a beau être dissemblable du présent. Il reste comme un feu dont les cendres continuent à maintenir vivante la flamme qui éclaire la marche des nations. Est-ce un hasard si la date est toujours célébrée avec régularité et ferveur ? Elle associe la jeunesse, symbole de vigueur et d'espoir, à une œuvre d'émancipation de tout un peuple. Puiser encore la volonté de dépasser les intérêts personnels pour être au diapason de la nation. C'est le rôle de toute élite d'être à l'écoute de sa société, de lui ouvrir les chemins dans les moments de doute et d'hésitation. On a souvent reproché à l'élite algérienne sa tiédeur pour ne pas rappeler ce moment. Aujourd'hui, la valeur d'un tel événement ne relève pas seulement du registre de l'Histoire. Il s'agit plutôt, comme l'a rappelé le président de la République, de « ne pas omettre les leçons utiles et les expériences qui incitent à la continuité ». Dans le message qu'il vient d'adresser aux étudiants, le président Bouteflika ne s'est pas attaché seulement à mettre en évidence la valeur historique de l'événement. Il faut, dira-t-il, ne plus réduire cette date à un slogan creux. C'est d'abord une halte pour se rendre compte de la nature du colonialisme qui avait privé des lumières du savoir la majorité des Algériens. Il ne s'agit pas de nos jours de cultiver les souvenirs et l'héroïsme des aînés. Il faut surtout prendre exemple sur eux, faire preuve du même engagement pour dépasser les situations difficiles. Le pays s'est engagé dans une action massive d'éducation. Faire des études universitaires n'est plus l'apanage et le privilège d'une minorité. Les défis ont changé. Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'affronter un ennemi extérieur qui occupe le pays. La tâche des lettrés est tout autant exaltante. « Il faut, selon le président de la République, apporter une contribution dans la dynamique du changement qui suppose une maîtrise optimale des moyens et une compréhension des problèmes et des enjeux de l'époque ». Le flambeau ne doit pas seulement être transmis mais continuer à brûler.