“Traitement et réutilisation de l'eau”, tel est le thème du quatrième séminaire national organisé par le département de chimie industrielle de la faculté des sciences de l'ingénieur de l'université Saâd-Dahlab de Blida. Des spécialistes de plusieurs universités algériennes ont pris part à cette rencontre scientifique pour débattre des nouvelles techniques en matière d'épuration et de traitement des eaux usées industrielles et domestiques. Les spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme sur le danger que peuvent provoquer les rejets solides ou liquides des différentes industries ou par les eaux usées domestiques non traitées. Les eaux d'oueds, de barrages, de nappes souterraines sont contaminées par les métaux lourds toxiques et cancérigènes dont le plomb, le zinc, le cadmium, le chrome, le mercure, l'arsenic et l'antimoine. Les autres contaminants sont des rejets de produits chimiques et de colorants provenant des usines, des rejets de l'industrie alimentaire qui utilise beaucoup d'eau et qui la rejette en l'état dans la nature, ou enfin les huiles et autres poisons de l'industrie pétrochimique. Même les laiteries, avec leurs nombreux sous-produits, dont le lactosérum, contribuent dans une large mesure à la pollution. Tous ces sous-produits peuvent être récupérés et réutilisés dans différents secteurs d'activités économiques. Les avantages offerts par la réutilisation des eaux usées (déchets bruts ou traités) ont connu une promotion à travers le monde, sur la base de vraies expériences. En Afrique du Sud, 24% des eaux usées sont utilisées pour l'irrigation et 25% en Inde. En Amérique latine, le plus grand projet des eaux usées se trouve dans la vallée d'Amezquital, à Mexico, où 83 000 hectares sont irrigués avec des eaux usées brutes. Les eaux des barrages qui servent à l'alimentation domestique ou pour l'irrigation peuvent aussi être contaminées par diverses sources animales, humaines ou agricoles. L'étude présentée par un chercheur qui a fait des relevés d'eau du barrage Ghrib qui alimente la ville de Médéa en eau potable et qui sert aussi à l'irrigation d'une partie de la vallée du Chéliff est fort édifiante. En effet, les analyses font ressortir une forte teneur en matières fécales, ce qui démontre la contamination des eaux du barrage par les eaux usées domestiques non traitées. Les chercheurs n'ont pas manqué de noter le caractère urgent de la décontamination et du traitement de l'eau en Algérie. L'utilisation croissante des eaux usées brutes ou traitées à des diverses fins à travers le monde a contribué au développement de lignes directrices pour protéger l'environnement et la santé publique. A cet égard, la qualité de l'eau réutilisée est d'une importance capitale. Devant cet état de fait, les scientifiques souhaitent multiplier les rencontres afin d'échanger leurs expériences en matière de réutilisation de l'eau et de sa décontamination.