Quand on parle d'infarctus du myocarde, communément appelé « crise cardiaque », il nous vient rapidement à l'esprit, un homme âgé et tabagique... Alors que la réalité est tout autre. On rencontre de plus en plus d'infarctus du myocarde chez des personnes jeunes. Plusieurs explications ont été données tel que le mode de vie qu'on mène. Les nouvelles habitudes alimentaires, la sédentarité, le stress, le tabac... sont les éléments les plus incriminés selon les dernières études. Et oui, tout se paye, la vie moderne ne nous apporte pas que la facilité, le bien être... elle a des répercussions sur notre santé. Il suffit de rentrer dans un service de cardiologie pour voir le nombre important de malades atteints de cette affection. Ils ont 35 ans et plus. C'est terrible à voir, on se dit finalement que personne n'est à l'abri ! C'était lors d'une garde au pavillon des urgences de cardiologie, on a reçu un jeune homme de 35 ans qui présentait des douleurs à la poitrine, et ce depuis une demi-heure avant sa consultation. Le malade avait un profil particulier, il était très agité, il était plié en quatre. Son frère qui l'accompagné nous apprend que c'est un toxicomane. Le premier diagnostic qui nous venait à l'esprit, un syndrome de sevrage. C'est l'ensemble des troubles somatiques consécutifs à la suppression brusque de la drogue chez un toxicomane en état de dépendance physique. Surtout que l'électrocardiogramme (ECG) était tout à fait normal. L'équipe de garde décide de garder le malade en observation afin d'éliminer une urgence cardiologique. La plupart des patients sont des utilisateurs chroniques mais certains ont présenté un infarctus dès la première prise. Le second ECG réalisé chez notre patient, révèle un aspect d'infarctus du myocarde étendu. C'est un IDM à la phase aigue, il faut thrombolyser. Le personnel hospitalier se démène comme il peut pour préparer le matériel nécessaire. Quand subitement, le patient présente des complications graves de son infarctus. La réanimation de ce dernier commence aussitôt. Choc électrique, intubation, massage cardiaque... L'acharnement dure environ 45 min avant d'annoncer l'heure du décès. Il était jeune, en pleine santé apparente. Mais malheureusement, ce fléau qui est en train d'envahir et de pourrir la jeunesse algérienne l'on conduit à la mort. Il a laissé derrière lui une épouse et un enfant de 4 ans !