La Direction générale de la Sûreté nationale vient de créer des Compagnies d'intervention rapide (CIR) au niveau des sièges des sûretés de wilaya. Ces nouvelles sections visent à répondre aux situations liées aux troubles de l'ordre public jugées urgentes. En fait, la mise en place de ces compagnies consacre les nouvelles mesures et règles de conduite édictées par le haut commandement de la DGSN à tous ses éléments, pour respecter le citoyen sur le terrain, précise le commissaire principal Mekhlouf Salah, chef de la sûreté de wilaya de Mostaganem, dans un point de presse animé lundi au siège de la CIR. Le général major Abdelghani Hamel, directeur général de la police, avait affirmé que le corps de la Sûreté « a dépassé le rôle de maintien et de rétablissement de l'ordre en s'orientant vers la gestion démocratique des mouvements de foules, dans le but de préserver le citoyen ». Le DGSN avait précisé que, pour faire face à ces situations, les services de police ont privilégié le recours à des techniques, en agissant, avec professionnalisme et sans le moindre recours à l'usage des moyens conventionnels d'intervention. « Les techniques en question consistent à contenir les manifestants et à les canaliser sans la moindre atteinte à leur dignité », avait-il indiqué. Les CIR interviennent en premier lieu dans les situations urgentes « mains nues » dans le cadre du renforcement de la police de proximité, explique le responsable de la police de Mostaganem, précisant que l'intervention dans les troubles à l'ordre public doit être souple. La compagnie d'intervention rapide de la SW de Mostaganem est opérationnelle, elle a été dotée de moyens modernes, d'une salle de sports, d'une bibliothèque et d'une salle de jeux éducatifs, de détente, apprend-on sur place. « La DGSN tend à améliorer les conditions de vie des policiers, notamment », ajoute le même responsable. COUVERTURE POLICIÈRE À 100 % Une première à Mostaganem, la couverture sécuritaire est assurée à 100 %, grâce aux infrastructures réalisées et aux moyens humains mobilisés, a souligné le commissaire principal Salah Mekhlouf, atteignant dans l'ensemble la moyenne d'« un policier pour 490 habitants ». Le même responsable a ajouté que des efforts sont déployés par la DGSN pour assurer une couverture sécuritaire de toutes les communes. Dans ce cadre, une sûreté urbaine va être bientôt inaugurée au niveau de la cité « El Houria », qui est considérée comme un dortoir des délinquants dans le cadre de la lutte contre la criminalité urbaine, ainsi que trois nouvelles structures et un poste de police à El Kherrouba, alors que d'autres projets sont en cours de réalisation. Le patron de la police à Mostaganem rappelle que la DGSN a mis en œuvre un plan de prévention et de lutte contre la criminalité, en particulier en milieu urbain, et des descentes policières sont effectuées dans plusieurs quartiers. UNE DESCENTE AUX « PARADIS » DES PICKPOCKETS D'AIN SEFRA Les services de la police ont interpellé 624 personnes au cours de l'opération « coup de poing », qui vient d'avoir lieu dans la wilaya de Mostaganem ce lundi, et qui a touché 12 points, dont des cimetières, des forêts, des stations de bus. Parmi les personnes interpellées, 43 ont été inculpées pour divers délits, tels le port d'armes prohibées, la commercialisation de boissons alcoolisées sans autorisation et la détention de drogue. Dix-neuf personnes recherchées par la justice sont tombés dans les filets de la police lors de cette descente où pas moins de 740 policiers, 55 véhicules et 4 sections cynotechniques ont été mobilisés à cet effet, dont 20 éléments de la Brigade de répression du banditisme (BRB). L'opération a commencé vers 16h. L'une des principales destinations : Ain Sefra, au centre-ville. Les policiers passent au peigne fin tout l'espace, ce qui a été accueilli avec satisfaction par les citoyens. L'anarchie visible au niveau des stations de bus et les baraques des marchés qui entouraient le centre-ville favorisent les agressions au grand jour. Mais c'est les vols qui sont les plus enregistrés. « Ce sont les téléphones portables et les sacs à main qui sont visés », explique un officier de police. Le quartier HLM est la prochaine destination. Un quartier qui a mauvaise réputation, celle d'un « foyer de délinquants ». Alerte générale sur les lieux : les habitants sortent sur les balcons et les enfants forment une procession derrière les policiers qui bouclent les lieux et les passent au ratissage. 80 % DES AFFAIRES ENREGISTREES ELUCIDEES Plusieurs bandes criminelles ont été démantelées et les auteurs des délits arrêtés. Le bilan de l'activité des services de police fait ressortir que plus de 80 % des affaires enregistrées en 2011 ont été élucidées. Ces crimes concernent les homicides volontaires, la corruption, les atteintes à l'économie et à l'ordre public, les infractions en matière de drogue et les infractions sexuelles, coups et blessures... Le taux de résolution reflète « le développement des capacités d'investigation, l'efficacité du renseignement, l'acquisition des moyens d'investigation, et aussi les arrestations en flagrant délit des auteurs des délits grâce au déploiement des policiers qui sont omniprésents sur le terrain », explique le commissaire principal, Abbou Senoussi, chef de la police judiciaire (SWPJ) de Mostaganem, avant de préciser que la coopération citoyenne a été d'un grand apport, sachant que plusieurs affaires ont été résolues suite à des renseignements fournis par des citoyens. DES ADOLESCENTS IMPLIQUES DANS LE GRAND BANDITISME En revanche, les statistiques sur la délinquance juvénile dans cette wilaya sont alarmantes et inquiétantes. Une hausse du phénomène a été enregistrée ces dernières années. Ce sont 205 mineurs, des deux sexes, qui ont été arrêtés par les services de police durant l'année 2011, contre 153 mineurs en 2010. Parmi ces « petits » délinquants, figure une mineure arrêtée pour agression à l'arme blanche. Les mineurs sont impliqués aussi dans des affaires de crime organisé, à l'instar du trafic de drogue. Ainsi, 10 mineurs ont été arrêtés ces deux dernières années pour détention et commercialisation de stupéfiants. L'intervention de la DGSN se fait sous la mission de prévention et de sensibilisation en premier lieu, afin de lutter contre ce phénomène qui prend de l'ampleur dans cette région, indique le chef de la PJ de Mostaganem.