L'interprète de « Ya rab el ibad » sera honoré le 28 avril prochain à 18h30 à l'Office Riadh El Feth. Il convient de signaler que cette cérémonie entre dans le cadre des hommages rendus aux artistes toutes disciplines confondues en reconnaissance de leur apport à l'enrichissement de notre patrimoine. Cette voix suave, qui a bercé plusieurs générations, réalise une extraordinaire prouesse artistique. Cette belle rencontre verra, probablement, la participation de plusieurs hommes de culture qui n'omettront pas de se déplacer en masse. Sans exagération aucune. Sur scène, Amar Ezzahi fait des étincelles. Il a réussi à garder sa verve artistique. Lorsqu'il évoque les moments passés avec ses collègues ou encore ses élèves, Amar Ezzahi le dit avec une émotion mal dissimulée. Il donne l'impression de parler de ses propres enfants, quand bien même la différence de génération entre le professeur et ses élèves n'est pas, dans ce cas, très importante, selon le témoignage de ces amis. Amar Ezzahi est né en janvier 1941 à Aïn El Hammam (ex-Michelet), dans la wilaya de Tizi-Ouzou. C'est en écoutant Boudjemaâ El Ankis, dans les années 1960, qu'il eu un déclic pour la chanson chaâbi. Autodidacte, il apprendra le chaâbi sur le tas. En 1963, il rencontre cheikh Lahlou et Mohamed Brahimi dit cheikh Kebaili qui l'encourage à suivre une carrière musicale. Il aura la chance d'évoluer dans son orchestre durant quinze ans, avec un musicien de talent qui lui a transmis plusieurs qacidate. Il s'agit de cheikh Kaddour Bachtobdji, avec lequel il a commencé à travailler en 1964. Son premier enregistrement date de 1968, « Ya djahel leshab » et « Ya el adraâ » furent les deux premières chansons de son premier 45 tours. La musique et les paroles sont de Mahboub Bati. En 1971, il enregistre trois 45 tours, et en 1976, deux 33 tours. II compte trois chansons à la Radio et quatre autres à la Télévision. Son unique cassette « Ya Rab El I bad » sort en 1982. Modeste, réservé, Amar Ezzahi fréquente souvent le café « El Kawakib », il est considéré comme l'un des plus brillants interprètes du chaâbi des années 1970. Il disparaît pratiquement de la scène artistique à partir de 1980 et n'est présent que lors des fêtes familiales. Il réapparaît le 10 février 1987 dans un récital à la salle Ibn Khaldoun à Alger pour s'effacer à nouveau.