La situation reste instable à Koufra dans le sud-est de la Libye. Au moins trois personnes ont été tuées et dix-sept blessées avant-hier dans des affrontements entre la tribu des Toubous et une brigade dépendant de l'armée libyenne. Trois des ces blessés font partie de la brigade déployée après les affrontements de février dernier entre les Toubous et les Zwei, une autre tribu de la ville. Ce conflit avait fait plus d'une centaine de morts des deux côtés, rappelle-t-on. Les affrontements de vendredi seraient une répercussion de ce conflit. Les Tabous auraient réagi après que les Zwei aient tué un des leurs par balles. Ils ont tiré sur toutes les voitures qui passaient à proximité de leur quartier et n'ont pas voulu entendre les appels au calme lancés par les militaires en place. Ces derniers ont alors recouru à la force. La veille, Amnesty International avait appelé le Conseil national de transition à enquêter sur les exactions commises à l'encontre des Libyens à la peau noire de la ville de Touarga. L'organisation de défense des droits de l'Homme affirme avoir enregistré un nouveau cas de mort d'un Touarga sous la torture dans un centre de détention de la ville de Misrata. 12 autres Touarga ont péri en détention depuis septembre 2011. « Combien d'autres victimes doivent mourir sous la torture pour que les autorités se rendent compte de la gravité de la situation et tiennent leurs promesses d'enquêter, poursuivre en justice et mettre fin à ces crimes ? », s'est demandé Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Dans la même ville de Misrata, le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, envisage d'enquêter sur des cas de viols qui auraient été commandités par l'ancien régime. Il n'a, par ailleurs, pas obtenu des autorités libyennes l'extradition de Seïf al-Islam Kadhafi. Outre cette instance internationale, les dirigeants libyens doivent aussi convaincre les responsables de Zenten de leur livrer le fils du guide déchu pour le juger. Les « révolutionnaires » ont remis avant-hier l'aéroport international de Tripoli au gouvernement de transition.