Les besoins des diabétiques en insuline seront couverts dans leur totalité à l'horizon 2014. Le groupe pharmaceutique Saïdal et les laboratoires danois Novo Nordisk se sont engagés à élargir la production d'insuline du groupe Saïdal pour répondre à la demande locale, contribuer à réduire la facture du médicament en diminuant les importations d'insuline et en réduisant le prix moyen de vente du produit sur le marché. Dans cette perspective, Saïdal et Novo Nordisk ont signé, hier, un contrat de partenariat visant à produire des insulines de la gamme Novo Nordisk à Constantine, en présence des ministres de la Population, de la Santé et de la Réforme hospitalière et de l'Industrie, respectivement, Djamel Ouled Abbès et Mohamed Benmeradi. Lors de son intervention, M. Ouled Abbès a déclaré que ce partenariat « s'inscrit dans la démarche d'émancipation de l'Algérie dans la fabrication du médicament ». Il a plaidé en faveur du redressement de la barre de l'industrie pharmaceutique locale. « Notre message est clair. L'Etat demande à Novo Nordisk de faire l'équilibre entre la production locale et les importations (estimées à environ 14 milliards de dinars, dont 12,5 milliards pour les importations d'insuline analogue) pour arriver à l'objectif tracé, qui n'est autre que la couverture totale du marché algérien », a-t-il affirmé, ajoutant que « la prise en charge de nos trois millions de diabétiques doit être parfaite surtout pour le diabète chez les enfants ». Pour sa part, le premier responsable du secteur de l'industrie, Benmeradi, après avoir qualifié la signature de plusieurs partenariats entre des groupes pharmaceutiques algériens et étrangers de « signes encourageants », a estimé que cet accord est « le fruit d'une longue maturation ». « Il vient répondre à une demande quasi stratégique pour l'Algérie. Le souci du gouvernement consiste en la facture d'importation toujours importante », a-t-il dit. Pour réduire cette facture, le ministre a annoncé que l'Etat a déboursé près de 200 millions d'euros, notamment pour mettre en place des mesures d'accompagnement pour les laboratoires algériens privés. Cela permettra aussi à l'Algérie de dégager de la valeur ajoutée et des postes d'emploi. Les représentants des deux firmes, Boumediène Derkaoui et Lars Green, ont vancé que cet accord intervient au terme d'un processus de dix-huit mois de tractations. « Partenariat modèle dans le genre parce qu'il ne débouchera que sur des gagnants », ont-ils affirmé. M. Green, après avoir donné un bref aperçu sur ses laboratoires et leur renommée mondiale, a expliqué que l'Algérie « est un pays clé pour Novo Nordisk, qui est bien représenté en Algérie, notamment par son programme Changing Diabetes ». Ce projet, qui aura coûté 15 millions d'euros pour le groupe algérien, comporte deux grands volets. Le premier, lui-même divisé en trois phases, notamment la mise à niveau des installations de production d'insuline de l'usine de Constantine, la formation du personnel et le transfert de technologie de Novo Nordisk vers le groupe Saïdal, vise à produire localement de l'insuline humaine, initialement sous forme conventionnelle sous le label Novo Nordisk (Actrapid, Mixtard et Insulatard), puis en cartouche (dite Penfill). Le deuxième volet a pour objectif la mise en place d'une production locale d'insuline analogue (la première en Algérie), sous forme de flacons et cartouches (Levemir, Novorapid et NovoMix). « Cela nous prendra au maximun 40 mois », a affirmé M. Derkaoui.