Un tribunal de Jérusalem a ordonné l'évacuation de colons juifs installés dans une maison de la ville palestinienne de Hébron (Cisjordanie). Le tribunal a estimé que les colons étaient installés illégalement dans cette maison du quartier de Tel-Roumeida, dans le secteur de Hébron contrôlé par Israël. Les colons « n'ont aucun droit sur la maison (...). Ils doivent quitter les lieux d'ici le 15 mai » et régler les frais de justice des plaignants, a annoncé le juge Ram Winograd dans sa décision rendue le 18 avril. Le juge a estimé que les titres de propriété présentés par les colons étaient des faux, en particulier parce que les colons n'avaient pu fournir des détails essentiels comme la date et le montant de la vente, ou même l'identité de l'acquéreur. Selon Hagit Ofan, une porte-parole du mouvement israélien anti-colonisation « La paix maintenant », cette décision concerne « trois familles de colons ». L'affaire remonte à 2001 quand les Bakri, un couple de Palestiniens, a « quitté sa maison suite aux harcèlements répétés de ses voisins, des colons, qui s'y sont ensuite installés », a-t-elle expliqué. Le gouvernement Netanyahu a un autre avis. « On ne peut pas remettre en question le fait que des familles juives vivent avec le soutien de l'Etat depuis dix ans dans leurs maisons, sous prétexte qu'il y a soudainement des doutes concernant la propriété des parcelles sur lesquelles elles ont été construites », affirme le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, faisant référence à une trentaine de maisons construites sans autorisation dans la colonie sauvage d'Ulpana, adjacente à l'implantation de Beit El près de Ramallah (Cisjordanie), qui doivent en principe être démolies avant la fin du mois selon un arrêt de la Cour supérieure de justice. Selon M. Erdan, cette destruction doit être reportée, car elle est « inacceptable pour l'opinion israélienne ». « Une solution légale peut être trouvée », assure-t-il. M. Erdan estime que « les questions sensibles liées à la colonisation devraient relever d'une commission interministérielle et non du ministre de la Défense ». Selon les médias locaux, le ministre des Affaires stratégiques, Moshé Yaalon, un « dur » du Likoud, le parti de Netanyahu, a assuré samedi qu'un démantèlement d'Ulpana pourrait faire voler en éclats la coalition gouvernementale. Qui a parlé d'une reprise des pourparlers de paix ?