Réclamant essentiellement des revendications salariales avec une augmentation des salaires de 15% avec un effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que la révision de leurs primes actuelles, les syndicalistes qui ont déjà réussi à paralyser tous les campus de l'Université Mentouri mercredi dernier, envisagent de durcir le mouvement à partir de la semaine prochaine, si le rectorat ne répond pas à leurs doléances. « Nous n'allons pas baisser les bras, nous avons l'intention de rallier à notre cause d'autres travailleurs des universités voisines », nous explique un syndicaliste rencontré prés de la maison du syndicat UGTA Abdelhak-Benhamouda. Un groupe de syndicalistes a tenu un sit-in devant le siège de l'UGTA au centre-ville pour exiger le départ du secrétaire régional de l'UTO de Constantine, qui, selon eux, « affiche clairement son soutien à la direction de l'université tout en ayant pris des décisions qui vont à l'encontre de l'éthique syndicale. Il a ainsi suspendu des collègues travaillant dans les résidences universitaires Nahas Nabil et des 2000 lits qui n'ont pas voulu suivre ses consignes, à savoir signer une note contre la tenue d'une grève ». Les syndicalistes contestent aussi les décisions et les réunions tenues dernièrement par l'UTO qui s'est engagée, sans avoir pris en considération leurs demandes, à suspendre la grève et à « faire pression sur le personnel gréviste dans le seul but de satisfaire le rectorat ». Pour sa part, l'UTO réfute en bloc ces accusations estimant dans un communiqué que les sanctions prises contre deux syndicalistes s'expliquent du fait que ces deux personnes ne se sont pas présentées à des réunions, l'un aurait même tenté d'interdire le vote du bureau syndical de la résidence universitaire Mentouri. D'autre part, l'UTO juge que les actions des travailleurs vont à l'encontre des règlements intérieurs et qu'il n'est pas permis de tenir une grève au niveau local sans l'aval de la tutelle. En d'autres termes, la grève doit se faire au niveau national et non pas par des travailleurs d'une seule wilaya. Les syndicalistes qui réclament aussi la régularisation de la situation des adjoints des corps communs, envisagent de tenir aujourd'hui une réunion régionale avec sept wilayas de l'Est, histoire de durcir le mouvement. Ils comptent surtout sur le soutien des travailleurs de 15 cités universitaires de la wilaya de Annaba qui ont à leur tour débrayé ces derniers jours. Une grève ouverte serait envisagée par les concernés et qui risquerait de paralyser les amphis, les cités universitaires et les administrations pendant un bon bout de temps.