Depuis dimanche dernier et jusqu'à aujourd'hui, les travailleurs des résidences universitaires de l'ensemble du territoire national sont en grève. Les protestataires demandent la régularisation des vacataires et l'octroi de postes budgétaires répondant aux besoins de chaque cité universitaire, comme ils exigent de l'Office national des œuvres universitaires (Onou), l'affichage des bilans moraux et financiers. Durant leur mouvement, les contestataires n'ont reçu aucune réponse à leur plateforme de revendications, dans laquelle ils demandent une solution aux travailleurs logés temporairement dans les cités universitaires, faute de logement, le droit aux promotions, l'intégration des travailleurs contractuels ayant des diplômes et surtout l'augmentation des salaires qui varie actuellement de 14 000 à 18 000 DA, soit une augmentation de 40%. Aussi, l'abrogation de l'article 87 bis, la promotion de tous les travailleurs ayant 10 ans de travail et la révision de la loi principale des corps communs sont évoquées. Et d'ajouter que les travailleurs des cités universitaires, affiliés à l'UGTA, réclament un rappel de 25% d'augmentation, avec effet rétroactif depuis 2008. Rentrée dans le cadre de débrayage national, cette action a été suivie par plus d'une vingtaine de résidences à Alger centre et quelques dizaines de la région Est, selon le responsable syndical de la wilaya de Béjaïa. Ce dernier a fait savoir aussi que ce mouvement de protestation a été décidé à l'issue d'une réunion tenue à Constantine en avril dernier et qui a fait l'unanimité de tous les représentants des coordinations des conseils syndicaux de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique des 9 wilayas de l'Est, à savoir, Annaba, Sétif, Jijel, M'sila, Constantine, Batna, Béjaïa, Oum-Bouaghi et Tébessa. A cet effet, les protestataires ne comptent pas baisser les bras et promettent de durcir leur mouvement si les pouvoirs publics continuent dans le «mode silencieux» par rapport à leurs doléances et comptent reconduire une autre grève nationale illimitée le 20 mai. La grève a touché également plusieurs pôles universitaires, et principalement au campus Mentouri, a été suivie à 100%, selon M. Hafidh, le secrétaire général de la section syndicale des corps communs de l'université Mentouri. Le nombre des travailleurs s'élève à de 2400 au campus central, tous engagés dans la grève. «Les travailleurs activant au niveau des autres sites universitaires extérieurs, à l'Institut de l'alimentation et des technologies agroalimentaires (Inataa), sur la route de Aïn Smara, à l'Institut vétérinaire d'El-Khroub, dans les instituts de sciences économiques, des sciences humaines, de l'informatique et du sport de Ali Mendjeli, et enfin l'Institut d'architecture de Zerzara, ont observé le débrayage sur ces sites qui totalisent plus de 700 agents», a souligné le SG de la section syndicale. A cause de ce débrayage, tous les blocs ont été fermés et les étudiants renvoyés. Ils ont été empêchés d'accéder aux amphis et aux classes. Le vrai problème se situe au niveau des résidences universitaires puisque les résidents sont restés sans repas car les restos étaient fermés. «C'est une situation déplorable, accuse Hayet B., étudiante et résidente à la cité Mohamed Seddik-Benyahia du Khroub avant de poursuivre, «en cette période d'examen, nous sommes pris en otage par les travailleurs». Même doléances au niveau de la cité des garçons, dont le comité s'est plaint aux organisations estudiantines, vu que le transport a été très perturbé durant ces deux derniers jours. «Nous avons des examens et nous ne savons pas quoi faire», témoigne Abderrazak, étudiant en sciences médicales. Le comité des résidentes de la cité ainsi que les autres comités des résidents à travers les 14 cités, que compte l'université, ont adressé un communiqué dans lequel ils reconnaissent la légitimité des demandes des grévistes, mais aussi, refusent d'être pris en otage en cette période d'examen». L'Ugel devrait intervenir auprès du rectorat pour trouver un compromis selon ses membres. Par ailleurs, les travailleurs ont tenu une assemblée générale dans l'amphithéâtre des sciences après que le recteur eut opposé une fin de non-recevoir à leur demande d'organiser ce rassemblement dans une salle. Les représentants des travailleurs souhaitent que le ministère ouvre les portes du dialogue pour discuter avec eux des revendications socioprofessionnelles des travailleurs du secteur. La situation reste tendue.