Le conflit entre les travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur qui poursuivent une grève enclenchée le 18 avril en cours et leur tutelle syndicale, en l'occurrence l'union territoriale Ouest (UTO), a pris, hier, une autre tournure lorsque quelques 150 travailleurs hommes et femmes venant des résidences universitaires de la wilaya ont envahi, tôt le matin, la maison du syndicat Abdelhak Benhamouda, siège de l'union de wilaya et de ses unions territoriales, pour y tenir un sit-in de protestation. Les contestataires qui se sont massés devant le bureau de M. Arafa Abdelouahab, secrétaire général de l'UTO, demandaient le départ de ce dernier. Voyant ce déploiement de force, le SG de l'UTO a quitté son bureau. Contacté sur les lieux, M. Benzeghba Abdelouahab, membre de la cellule de suivi de la grève, a d'abord rappelé les différents mouvements de grève et de protestation que les travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur dans la wilaya ont déclenchés successivement depuis le 23 février 2011. «Malheureusement, dit-il, la tutelle continue à faire la sourde oreille à propos de nos revendications et nous n'avons reçu aucun signal pour une éventuelle amorce de dialogue. Aujourd'hui, nous sommes venus à la maison du syndicat, premièrement pour soutenir nos collègues des 15 résidences universitaires de la wilaya de Annaba qui sont également entrés en grève. Ensuite, notre mouvement vise le secrétaire général de l'union territoriale Ouest qui, non content de s'aligner sur les positions de l'administration, a refusé de nous soutenir dans nos revendications, a commencé à sévir contre les dirigeants des sections syndicales qui n'ont pas obtempéré à ses ordres en interrompant la grève comme il l'a demandé». Selon nos interlocuteurs, «M. Arafa a suspendu un membre de la section syndicale de la résidence Mentouri et a continué avec la suspension du secrétaire général de la résidence Nahas Nabil et continue à menacer un autre de la résidence des 2.000 lits Aicha Oum El Mouminine, parce qu'il a refusé de signer un communiqué contre la grève». «Les travailleurs demandent son départ et vont tenir cet après-midi, une assemblée générale ici même, pour arrêter une date où ils reviendront car ils menacent de fermer totalement le siège de la maison du syndicat», ajoute M. Benzeghba. A noter l'impossibilité de contacter le secrétaire général de l'union ouest, dont le téléphone était fermé.