La grève des travailleurs de l'université Mentouri de Constantine (UMC) se poursuit. En effet, si les travailleurs des résidences universitaires de Constantine, suivis de ceux de l'université des Sciences islamiques Emir Abdelkader, ont suspendu la grève, hier matin, suite à l'appel lancé par Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, qui a reçu, dans la même journée, une délégation de la Coordination des universités de l'Est et a promis de prendre en main le dossier des revendications pour le régler avec la tutelle, ceux de l'université Mentouri de Constantine (UMC), réunis en assemblée générale, l'après-midi même, ont décidé par contre, de poursuivre le débrayage déclarant ne pas être convaincus par les promesses du patron de la Centrale syndicale. Durcissant encore leur position, ces derniers promettent, pour aujourd'hui, de paralyser complètement les services de l'université. En effet, contacté hier par nos soins, le secrétaire général de la section syndicale UGTA du campus Mentouri, M. Daoud Abdelhafid, a déclaré que les 1.543 travailleurs, soit 99,23 % du collectif des corps communs de l'UMC qui ont voté la continuation de la grève, réunis encore en assemblée générale à l'heure où s'est déroulé notre entretien, « ont pris la décision de bloquer, aujourd'hui jeudi, le fonctionnement de l'université, en paralysant tous les services, y compris la pédagogie et l'enseignement. Tout sera fermé !», a-t-il déclaré. Il a confirmé que la tour administrative est demeurée ouverte depuis le début de la contestation, mais qu'elle est vide de ses travailleurs qui participent au mouvement de grève. Il a tenu enfin à signaler que le service minimum est assuré et que la sécurité et l'infirmerie fonctionnent normalement. Rappelant que le mouvement de grève a été déclaré illégal par le tribunal administratif de Sidi Mabrouk devant lequel il a comparu lundi, ce syndicaliste a affirmé que le jugement pris en référé leur a été remis mardi sur le site par un huissier de justice et que le recteur de l'université a tenu à l'afficher partout. «Seulement, il y a un problème», a poursuivi Daoud. «Le jugement qui intervient après la plainte déposée par le recteur me cite nommément en tant qu'instigateur de la grève. C'est pour cela que je vais ester en justice le recteur ainsi que le doyen de la faculté des Lettres, car ce dernier a fait un faux témoignage, m'accusant de m'être introduit dans les amphis et fait sortir de force les étudiants, et cela, selon lui, au vu et au su des enseignants. Ce qui est complètement faux !», s'est indigné notre interlocuteur. Contacté à son tour, hier en fin de matinée, le secrétaire général de la section syndicale UGTA de l'université des Sciences islamiques M. Bououden Abdelkrim, a affirmé que les travailleurs de cette institution ont voté en assemblée générale, l'interruption de la grève et ont rejoint tous leurs postes vers 11h. A l'échelle régionale, M. Daikh Zoubir, représentant de la Coordination des universités de l'Est qui a été contacté à son tour hier, a confirmé la suspension (et non l'interruption, a-t-il tenu à préciser) de la grève dans les établissements universitaires de l'Est et dans la wilaya d'El-Oued pour le Sud, et ce, suite à l'appel du SG de l'UGTA «M. Sidi Saïd, a-t-il expliqué, qui a admis le bien-fondé de nos revendications et s'est engagé à les satisfaire. Il a donné des instructions pour organiser, à compter du 20 mai, des rencontres de la fédération avec toutes les régions du pays pour identifier les revendications, relevant de la compétence du ministère». En ce qui concerne le statut des corps communs, il a promis également que celui-ci sera soumis à révision, lors de la prochaine tripartite, a ajouté notre interlocuteur. Ensuite, le patron de la centrale syndicale a, selon le syndicaliste, donné son accord pour la création d'un syndicat national du secteur de l'Enseignement supérieur.