D'un côté, cette catégorie n'a pas droit à un logement social, et de l'autre, elle n'a pas les moyens pour avoir un appartement via la promotion immobilière pour la simple raison que les prix proposés par cette dernière sont exorbitants. Le pire, c'est qu'aucune réglementation ne fixe un plafond aux promoteurs. Les promoteurs immobiliers qui ont participé au salon Batimatec le reconnaissent d'ailleurs. « La réglementation oblige le promoteur à respecter ses engagements mais ne lui impose aucun barème quant aux prix du logement. Ce qui signifie que le promoteur est libre de fixer ses prix », confie Azzedine Guettouche, chargé de communication du promoteur immobilier Besma Promotion. Il est vrai, poursuit-il, que le prix global du logement dépend de beaucoup de facteurs. Le foncier en premier lieu, avec le mètre carré frôlant les 15 millions de centimes mais également les accessoires de confort qui coûtent également très cher. « Les clients ne cherchent plus seulement à avoir un logement mais exigent aussi le confort. Or, ce dernier a un prix », précise-t-il en soulignant que le logement le plus modeste ne coûte pas moins de 1,2 milliard DA. Les taxes, dont la TVA et les impôts ainsi que les frais d'enregistrement de publication et d'autres actes, ont aussi une incidence sur la valeur. Mais il y a une autre raison à ce renchérissement. « Il faut savoir aussi que les clients riches sont prêts à payer le prix fort pour avoir leur logement. Ces gens-là qui sont des cibles privilégiées de certains promoteurs encouragent ces derniers à élever la barre le plus haut possible », fait-il savoir. A tous ces facteurs s'ajoutent, aussi, selon Djouher Mecheri, directrice commerciale à Soundous Istittmar, les prix des matériaux de construction, les matériaux de finition et le coût des services des entreprises de construction. Le prix global dépend, aussi, signale-t-elle, des prix exercés sur le marché. A ce propos, cette dernière assure que Soundous Istittmar propose toujours des prix de logements inférieurs à ceux pratiqués sur le marché bien que les appartements les moins chers que ce promoteur proposés ne sont pas inférieurs à 1,3 milliard de centimes. « Les promoteurs ciblent une certaine catégorie où la classe moyenne n'a pas sa place. Car même avec des crédits, il sera très difficile aux bourses moyennes de décrocher un logement promotionnel », conclut M. Guettouche. Farida Belkhiri Besma Promotion s'investit dans les immeubles intelligents Le promoteur immobilier Besma Promotion compte lancer dans les deux mois à venir les travaux d'un éco-quartier à Birkhadem regroupant des immeubles intelligents dont la gestion est confiée à un...ordinateur ! « C'est une première en Algérie et l'étude est faite par un bureau d'études coréen. Comme c'est notre premier projet de ce genre, les prix des logements seront les mêmes que ceux exercés actuellement », assure le chargé de la communication de Besma Promotion. F.B. La main-d'œuvre algérienne « défaillante » Les promoteurs immobiliers se plaignent de la main-d'œuvre algérienne qui non seulement n'est pas qualifiée mais fait perdre du temps et de l'argent aux promoteurs. « La main-d'œuvre algérienne est indisciplinée. Les ouvriers algériens mettent 12 mois pour réaliser un R+8 alors que les Chinois ne dépassent pas les trois mois. Nous avons opté d'ailleurs pour ces derniers même s'ils sont plus chers », indique le chargé de la communication de Besma Promotion.