Le président de la Commission, Mohamed Seddiki, et des membres de cette structure sont déjà là. Ils sont prêts à attaquer une bonne ...plutôt une tendue journée de travail. Le temps passe. Les appels téléphoniques incessants. Des réunions de travail se succèdent. Des rapports sont rédigés. Va-et-vient des membres de la Commission. La mobilisation est partout. Au niveau du secrétariat de la présidence, des journaux posés sur la table pêle-mêle. La secrétaire tente tant bien que mal d'apaiser la tension qui va crescendo. Son bureau est le plus sollicité. Les journalistes de trois organes de presse sont, également, présents. Ces derniers sont à l'affût de la moindre information d'autant plus que des « rumeurs » sur des cas d'infraction faisaient rage. QUAND LE BULLETIN DE VOTE SUSCITE DEBAT Le nombre de bulletins de vote suscite lui aussi des commentaires. « C'est vraiment trop. 45 bulletins, c'est du jamais vu. Il faut 15 minutes pour pouvoir voter. C'est énorme », a souligné un représentant d'un parti. C'est alors que Chalabia Mahdjoubia, la présidente du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), intervient pour souligner que « si l'administration avait adopté le bulletin unique, tant réclamé par les partis politiques, nous ne serons pas devant cet état de fait ». Un autre fait : l'intervention du ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kabila. L'annonce du premier responsable du département de l'Intérieur de 4% de participation a laissé libre cours aux commentaires. « Il ne faut surtout pas se focaliser sur ce taux. Nous ne sommes qu'au début de l'opération, attendons le soir pour voir plus clair », dixit le représentant d'un parti politique. Et celui-ci d'être contredit par un autre représentant qui soutenait, haut et fort, que les précédentes échéances n'étaient pas pour pousser les Algériens à aller voter. 11H45...POINT DE PRESSE Mohamed Seddiki, et dans le but de donner plus d'informations sur le début du scrutin, dont on ne cessait d'annoncer des cas d'anomalies, improvise un point de presse à 11h45. Le président de la Cnisel a mis en avant une multitude d'irrégularités qu'il a qualifiées de « cas isolés ». Il a évoqué le manque de bulletins des listes du Parti des travailleurs (PT), du Front pour la liberté et la justice (FLJ) au niveau des centres des wilayas d'Alger, Tiaret et Annaba. Des urnes non scellées sont constatées, notamment à M'sila. A cela, il y a lieu d'ajouter le non-respect du classement des bulletins de vote dans des bureaux à Tizi Ouzou, Alger, la défaillance des moyens de transport à Ouargla, l'absence du président de la commission de la wilaya d'El Taref, la signature de pas moins de 1.000 procurations au profit d'une liste indépendante à Adrar, la poursuite de la campagne par des candidats sans omettre le bourrage des urnes dans la commune de Aïn Rahma à Relizane. Ces dépassements, a affirmé le conférencier, ont été signalés à la Commission nationale de supervision des élections composée de magistrats « qui aura à prendre les mesures nécessaires ». Mohamed Seddiki a souligné que certains problèmes ont été résolus après l'intervention des walis. Fait à signaler : juste à la fin de la conférence, une brève altercation est survenue entre Chalabia Mahdjoubia et le président de la Cnisel. Celle-ci a mis sur le tapis la fermeture, non déclarée par la Commission, de son bureau à Oran. Et le premier responsable de la Cnisel de lui signifier que l'instance qu'il dirige ne peut agir que sur des réclamations écrites. « En tout, ce sont 150 recours signalés », a annoncé Mohamed Seddiki qui s'est montré navré quant à la décision du wali d'Alger de suspendre le chef du bureau de vote du Garidi 2 à Kouba. Un brouhaha s'est fait entendre au milieu du couloir. L'heure affichait alors 15h44. Une dizaine de personnes criaient leur colère et leur « déception de ne pas avoir pu voter ». Effectivement, ces derniers n'ont pas trouvé leurs noms sur les listes électorales au niveau de déférents bureaux de vote sis à Télemly, Alger centre. Le comble est que ces derniers ont déjà voté. « Nous ne voulons pas créer des problèmes. Nous voulons seulement être respectés et bien considérés », tonnera une quadragénaire. Un autre citoyen ajoute : « les gens ne veulent pas de boycott. Nous voulons voter ». Il faut dire que les qualificatifs n'ont pas manqué pour décrier cette situation. « C'est à ne rien comprendre », a souligné un membre de la Commission. « C'est triste qu'après 50 ans d'indépendance, nous ne ne trouvons pas nos noms sur les listes électorales », a soutenu une sexagénaire. Ces citoyens en colère ont été reçus par le président de la Commission. Celui-ci leur a expliqué que le problème le dépasse. Il a qualifié l'acte d'« atteinte à la citoyenneté ». OBSERVATEURS ETRANGERS : UN PETIT TOUR PUIS S'EN VONT 16h44. Tout le monde attendait le point de presse de Mohamed Seddiki, le deuxième dans journée. Le nombre de journalistes a augmenté par rapport à la matinée. Le président de la Cnisel n'a pas mis du temps pour rentrer dans le vif du sujet en mettant l'accent sur « l'agression » par la présidente du bureau de vote d'Al-Maquaria (ex-Leveilley) à Alger d'un membre de la Commission. Comme il a souligné les dépassements de certains ministres candidats. A Boumerdès, il a été procédé à la distribution des bulletins de vote RND. Précision : un représentant d'un parti politique de la même wilaya a réfuté les déclarations du conférencier. Avant la conférence, les observateurs internationaux se sont déplacés au siège de la Commission. Ils ont été reçus à huis clos par le président. Une fois la réunion terminée, ces derniers ont refusé de s'exprimer devant la presse. Abdellah Tamine, membre de la Cnisel, a fait savoir qu'ils sont venus pour « collecter les informations sur le déroulement du processus électoral ».