Le Front Polisario, qui a commémoré jeudi son 39e anniversaire à Ousserd, dans les camps des réfugiés sahraouis, demande l'application « urgente » du rapport du SG de l'ONU sur la Minurso, c'est-à-dire l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et la protection des droits de l'Homme au Sahara Occidental. Cette demande, réitérée quelques jours avant l'arrivée dans la région de Christopher Ross, l'envoyé personnel du SG de l'ONU, sera-t-elle entendue ? D'emblée, le Front Polisario qui plaide pour une totale liberté de mouvement des membres de la Minurso, affiche sa disponibilité à coopérer avec l'ONU pour qu'elle assume, « pleinement et en urgence », ses responsabilités dans la décolonisation du Sahara Occidental. En attendant, suggère le mouvement de libération sahraoui, il faut donner des moyens à la mission onusienne pour qu'elle puisse publier des rapports transparents sur les territoires sahraouis et encourager la multiplication des visites de diplomates et de journalistes au Sahara Occidental pour qu'ils « soient témoins des allégations du régime marocain ». Un souhait que les Sahraouis pensent réalisable pour la première fois depuis des années. Nicolas Sarkozy, qui prétend « défendre les droits de l'Homme dans le monde arabe comme en Libye et, actuellement, en Syrie et autres régions », s'est régulièrement opposé à l'élargissement des prérogatives de la Minurso, allant même jusqu'à mettre son veto au Conseil de sécurité, est out. Selon le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, François Hollande, son successeur à l'Elysée, pourrait « opérer un véritable changement dans les positions de l'Etat français. Et, dans les relations franco-maghrébines et dans le traitement de la cause sahraouie dans le cadre du droit humanitaire international, du respect des droits de l'Homme et du droit des peuples à l'autodétermination, conformément à la charte de l'ONU et à la légalité internationale ». Surtout, ajoute-t-il, si l'Etat espagnol assume ses responsabilités historiques et juridiques envers le peuple sahraoui pour la décolonisation du Sahara Occidental et les instances internationales continuent à demander « l'arrêt du pillage des richesses naturelles du peuple sahraoui par les autorités d'occupation marocaines ».