C'est ce qui est rapporté dans la déclaration commune publiée, hier à Alger, par des acteurs de la société civile et des représentants politiques de l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Algérie. Une rencontre tripartite de mouvement populaire africain réaffirmant sa solidarité avec la République arabe sahraouie démocratique qui entame dès aujourd'hui les festivités de la célébration de son 34e anniversaire. La rencontre de soutien au peuple sahraoui des membres de la société civile algérienne avec leurs homologues de l'Afrique du Sud et du Nigeria a été sanctionnée par des recommandations comme la multiplication de ces réunions dont celle prévue au courant du deuxième trimestre de cette année. Il est à noter que la lutte des pays africains pour se libérer du joug colonial est le principe fondamental et incontournable sur lequel s'articule la solidarité africaine avec le dernier territoire africain encore sous domination étrangère. Une colonisation dénoncée, hier, par les différents intervenants qui n'ont pas manqué d'appeler l'institution onusienne «à assumer ses responsabilités pour l'achèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental».Un processus biaisé par l'irresponsabilité de Madrid dans son non achèvement du processus de décolonisation ouvrant la voie à l'occupation marocaine des territoires sahraouis, faisant fi de la légalité internationale. A ce propos, pour M. Khedad, membre de la direction du Front Polisario et coordinateur avec la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso), lors d'une conférence de presse tenue hier, «il est temps que l'ONU assume ses engagements en direction du peuple sahraoui par l'application du droit international». Cela d'autant plus, ajoute le responsable sahraoui, que «la situation des Sahraouis des territoires encore sous occupation marocaine est grave». Saluant le processus de négociations en cours entre le Polisario et les représentants de la monarchie marocaine, sous les auspices de l'ONU en la personne de Christopher Ross, M. Khedad indiquera que «le Maroc persiste dans sa politique de reniement de la légalité internationale et dans son obstination à ne pas se conformer au droit international s'agissant d'une question de décolonisation inscrite dans les annales de l'ONU, qui garantit au peuple sahraoui son droit à un référendum pour son autodétermination». Pour l'intervenant, la persistance et l'obstination de l'occupant marocain «sont nourries par le soutien de Paris». A la question d'une éventuelle opposition de la France, membre permanent au Conseil de sécurité, à l'élargissement du mandat de la Minurso et à l'examen de la question des droits de l'homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine, le responsable sahraoui indiquera que ceci «est prévisible de la part de Paris mais difficile à se traduire, du fait de l'inquiétude affichée par la communauté internationale et du consensus dégagé sur la question des droits de l'homme dans les territoires occupés. Pour rappel la France a œuvré en 2006 pour la non-publication du rapport de la commission onusienne sur les atteintes des droits de l'homme dans les territoires occupés et dans l'application du droit au référendum d'autodétermination, une des recommandations du rapport en question. Cela étant, la tournée qu'effectuera en mars de M. Christopher Ross dans la région et l'élaboration d'un rapport à l'adresse du SG de l'ONU et du Conseil de sécurité, en prévision de la réunion de celui-ci fin avril, ne pourra faire abstraction de la situation dramatique des Sahraouis dans les territoire occupés. Pour M. Kheddad, le Front Polisario, l'unique représentant du peuple sahraoui, est «attaché au droit au référendum d'autodétermination, en conformité avec la légalité internationale dans sa proposition du règlement du conflit». Et de conclure : «Il ne peut y avoir de solution en dehors de l'application du droit à l'autodétermination».