Huit sièges sur 14 seront occupés par les candidats issus des rangs de l'ex-parti unique qui a toujours considéré, non sans quelques raisons, la capitale des Aurès comme un de ses bastions. La plupart des votants, à Batna, qui a enregistré un taux de participation de 38,58%, ont choisi le FLN. Ceux qui ont cru que sa liste conduite par le député en poste depuis 2002 n'avait pas beaucoup de chance, se sont trompés et ce, malgré la vive contestation qui avait suivi sa confection dont l'effet fut de dégommer un membre du comité central remplacé par un secrétaire de kasma. M. Khaoua et ses colistiers, dont Nabila Benboulaïd, la fille de l'illustre martyr, ont toutes les raisons de pavoiser. Hier, des militants ont exprimé leur joie bruyamment à travers l'artère principale de la ville. Le RND s'en tire moins bien avec deux députés. Il se retrouve à égalité avec le FNA et une liste indépendante dénommée Attaouasoul. Le parti de Moussa Touati est bien ancré à Batna. Le chef de bureau de wilaya, Ayache Khenchali, qui conduit sa liste, a été élu. La déception est visible par contre chez les responsables et les militants du RND dont la liste était conduite par le député sortant, Belkacem Barkat. Sa colistière,Mme Nadjet Amamra, boostera certainement ce parti de par sa notoriété. C'est une vétérinaire dynamique et de surcroît vice-présidente de l'APW qui s'implique dans l'activité locale. Les militants du RND espéraient un meilleur score. « L'essentiel est que le scrutin se soit déroulé dans notre wilaya dans d'excellentes conditions et les plaintes, une trentaine que nous avons reçues, sont d'ordre formel », constate un membre de la commission de surveillance de la wilaya. La déroute par contre pour les listes des islamistes est patente. Ils ont été carrément balayés. Ni Djaballah, ni l'Alliance verte, ni même un enfant de la région comme Menasra n'ont réussi à décrocher un siège. La région, outre une culture qui refuse une conception rigoriste de la religion, a beaucoup payé lors de la décennie noire. Des centaines de ses enfants sont morts aux quatre coins du pays. Selon un confrère, « ce dernier facteur explique ce net reflux des partis islamistes ».