« C'est un test de confiance. Il donne à l'APN, dans sa nouvelle composante, la possibilité de procéder à l'élaboration de la nouvelle Constitution qui répondra aux aspirations des différentes catégories de la société algérienne », pense le politologue Saïd Mokadem, enseignant à l'Institut des sciences politiques. C'est aussi l'avis du constitutionnaliste Mohamed Fadène. Il qualifie le taux de participation d'honorable et de confortable. « Honorable par rapport à l'adhésion du peuple algérien qui a répondu favorablement à l'appel du président de la République. Et confortable, du fait qu'il consolidera les pouvoirs publics dans la poursuite du processus des réformes politiques », estime-t-il. Pour les deux politologues, la victoire des partis représentant les tendances nationaliste et islamiste n'est guère une surprise. « Loin de sous-estimer les nouvelles formations politiques, les électeurs ont voté pour les partis ayant déjà un ancrage au sein de la société, à l'image du FLN qui compte à lui seul 1,2 million de militants-électeurs », observe le Dr Saïd Mokadem. Il rappelle que la victoire du FLN et du RND était prévisible. De même pour l'Alliance de l'Algérie verte qui a obtenu 48 sièges. Selon le Dr Mokadem, la tendance islamiste est réputée pour son irréprochable organisation. Mais pour M. Fadène, la victoire du FLN est en quelque sorte un piège. « Doté de la majorité de sièges, le FLN, face à la précarité aux plans politique, économique et social, sera dans l'obligation de répondre à toutes les attentes. S'il arrive à avoir la confiance de ses électeurs, il ira plus loin. Dans le cas contraire, il sera perdant à tous les niveaux », explique le constitutionnaliste. Selon le même juriste, le peuple algérien a besoin de garanties et d'un programme à la hauteur de ses attentes. Cela étant, le parti ayant obtenu la majorité des sièges dans une Assemblée, « est appelé à adapter sa vision aux défis de l'heure, notamment aux plan sinterne et externe ». « Le FLN a, dans l'état actuel, une lourde responsabilité vis-à-vis de ses électeurs », a-t-il ajouté. Quant au FFS, « cette élection lui a permis d'élargir sa représentativité au-delà de son fief traditionnel, la Kabylie », souligne M. Fadène.