Bien qu'ils soient simplistes dans leurs approches politique et économique, les partis politiques en lice devraient selon des experts, un fois au parlement, jouer un rôle déterminant dans l'édifice constitutionnel à la hauteur des attentes et aspirations de ceux qui les ont élus. Juristes et politologues se sont penchés, hier, au centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS) sur les responsabilités qui incomberont aux futurs parlementaires. Selon Mhand Berkouk, compte tenu de la conjoncture actuelle sur les plan régional et international, la tâche ne sera pas aisée. « Le futur parlement sera partie prenante dans la ré-ingénierie constitutionnelle en Algérie. Une révision qui devrait prendre en considération les nouvelles donnes et les mutations qui s'opèrent de par le monde et au niveau de l'environnement immédiat en particulier », a relevé Berkouk, estimant qu'il s'agira d'un prélude à la constitution de la deuxième République. Invité du centre, le juriste Saïd Mokadem a d'emblée affirmé que l'Algérie, à l'instar de plusieurs pays, s'est engagée dans la ré-ingénierie constitutionnelle. Préférant le concept « amendement » à « élaboration d'un nouveau document », le conférencier estime qu'il est impératif d'adapter les nouveaux textes et documents aux exigences de l'heure et à tous les niveaux politique, économique, social et culturel. Parmi ces exigences figurent la stabilité du pays et la création d'un équilibre entre les différents pouvoirs constitutionnels. Le conférencier se réfère à cet effet à la promotion de la culture de la démocratie participative et délégataire. Une démarche qui accorde aux citoyens la possibilité de contrôler leurs élus. En termes justement de contrôle, Mokadem n'a pas manqué de rappeler que les pratiques parlementaires lors des précédents mandats ont toujours été faibles par rapport au rôle qui leur a été assigné. Il juge nécessaire l'élargissement de la concertation aux représentants de la société civile. Ce qui confortera la transition de la légitimité révolutionnaire à la légitimité constitutionnelle. Mais pour Me Fadene Mohamed, « le parlementaire est otage d'autres parties ». En tant que juriste, le Pr Mokadem a plaidé pour la création d'une cour constitutionnelle au lieu d'un conseil constitutionnel. Il s'est, à l'occasion, interrogé sur la nécessité ou non de maintenir en l'état actuel le Conseil de la nation, rappelant que le système bicaméral n'est applicable que dans les régimes fédéraux. Pour ce qui est de l'Algérie, il estime que le législateur devrait accorder d'autres prérogatives à la Chambre haute.