Les infections nosocomiales en réanimation et le rôle du paramédical dans la lutte contre les infections liées aux soins ont été, jeudi dernier, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, au centre des débats par les professionnels de la santé. Organisées par la direction de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Bologhine, ces 3es journées ont pour objectif d'être généralisées dans tous les établissements hospitaliers à travers le territoire national pour sensibiliser les personnel médical, paramédical et d'entretien sur les pathologies nosocomiales. Comme le soulignera le président de séance le Pr Hadjar Kaci dans son allocution de bienvenue, «il est inadmissible qu'un malade rentre à l'hôpital pour soigner une pathologie simple et rentrer chez lui, par la suite, avec une infection nosocomiale». Il enchaînera en disant que «le but de ces journées est d'éradiquer ce fléau ou de le réduire à sa simple expression car il ravage les milieux de soins». Pour le Pr Toudji, «ces infections liées aux soins ne peuvent être réglées par les anesthésistes mais par tous les acteurs (épidémiologistes, microbiologistes, médecins, en plus de l'administration et la tutelle) car c'est un problème global et tous les acteurs doivent s'y mettre». Le Pr Wahiba Amhis, membre du comité scientifique, quant à elle, a mis en évidence les carences qui existent dans les structures de santé telles que l'insuffisance des ressources humaines, le manque de lingère et l'absence de protocole de soins rédigés. Elle affirmera, en outre, que bien que les avancées scientifiques sur la prévention des maladies nosocomiales ont permis de diminuer sensiblement le taux d'infection, le risque zéro n'existe pas, « d'où la lutte contre les infections nosocomiales. C'est un travail de longue haleine», a-t-elle indiqué en ajoutant que «ce sont de petites étapes qu'il faut franchir pour venir à bout de ces pathologies qui souvent mènent à la mort». Pour le Dr Nadia Laïfa de l'EPH de Bologhine, « les infections nosocomiales restent fréquentes dans les milieux de soins et sont surtout l'apanage des services à risques notamment ceux de la réanimation. Elle a indiqué que les infections liées aux soins posent un énorme problème de santé publique et restent fréquentes en réanimation, d'où la nécessité de sensibilisation du personnel soignant qui ne doit pas s'arrêter de même que la mise en place de moyens matériels et humains afin de limiter le risque de transmission croisée. De son côté, le professeur d'enseignement paramédical de l'école de formation en paramédical de Tizi Ouzou a mis en exergue le surcoût d'une infection nosocomiale. Il soulignera que les facteurs de risque sont l'encombrement des services en particulier les pavillons d'urgences, le manque d'isolement, les circuits non conformes, l'utilisation de la sonde d'aspiration plusieurs fois chez le même patient, la non-désinfection du respirateur entre deux patients dans le pavillon d'urgence. Il citera la prise en charge d'un malade qui a présenté plusieurs épisodes de réinfection de pneumopathies nosocomiales dont le coût de traitement antibiothérapique a été évalué à 277 230 dinars en 2004. «Cette somme aurait pu servir, a-t-il informé, à l'achat de consommables et de produits pour la prévention (gants, masques, sondes d'aspiration, savon liquide, blouses jetables, eau de javel…).