Se situant entre 7 et 14%, le taux de prévalence des infections nosocomiales est deux fois plus important que celui enregistré en France par exemple. Pour réduire ce taux, nos hôpitaux ont besoin d'un lifting qui concernera aussi bien les hommes que les infrastructures. Selon l'enquête réalisée par la tutelle en 2005, le taux de prévalence des infections nosocomiales varie entre 7% et 14% en Algérie. L'objectif du Comité national de lutte contre les infections nosocomiales (Cnlin) est de réduire de moitié ce taux. La 1re journée scientifique de l'hygiène hospitalière et de lutte contre les infections nosocomiales, organisée hier par l'établissement public hospitalier Bologhine-Ibn-Ziri, au Palais de la culture à Kouba, a tourné justement autour de cette question. A cette occasion, le docteur Tarfani Youcef, sous-directeur de la prévention hospitalière au ministère de la Santé, a signalé que ce taux est deux fois plus important que celui enregistré en France et évalué à 7%. Il a aussi expliqué que les services où les infections nosocomiales apparaissant le plus sont ceux de réanimation, de chirurgie, d'hémodialyse, de gynécologie... De plus, il se trouve que les infections urinaires, chirurgicales et opératoires représentent 50% de l'ensemble des infections. Tarfani a expliqué que les infections nosocomiales posent un grave problème de santé publique dans tous les pays du monde, et l'Algérie n'est pas épargnée. C'est pourquoi le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a mis en place un programme urgent de lutte contre ce phénomène en 2005. La mise en œuvre d'un plan d'action à l'horizon 2009 avec des perspectives pour 2015 a pour rôle essentiellement de se charger de l'opération mains propres, sachant que seul le lavage des mains peut diminuer systématiquement le taux des infections nosocomiales, l'introduction d'un système de stérilisation de matériels, l'acquisition des équipements qui répondent aux normes internationales et, enfin, la mise en place d'une filière chargée de la désinfection et la normalisation des déchets de soins, qui constituent une source de contamination, non seulement pour les patients mais aussi les personnels et visiteurs. Il est question aussi de la mise en place d'un groupe chargé de la surveillance épidémiologique de façon permanente pour assurer l'hygiène hospitalière dans les établissements de santé. Pour sa part, Rahal Ratiba, directrice de l'EPH de Bologhine, a insisté sur l'application stricte des mesures d'hygiène au niveau des structures sanitaires et sur la nécessité de faire bénéficier les cadres de la santé et les agents administratifs de la formation liée à la prévention qui, selon elle, reste le cheval de bataille des praticiens. Le doyen de la faculté de médecine d'Alger, Laraâda Moussa, a émis le souhait de former plus de professionnels de la santé afin d'inculquer dans nos structures de santé une culture d'hygiène générée par des actions préventives. Laraâda recommande, en outre, l'institution d'un véritable module d'hygiène dans les différentes spécialités de l'enseignement académique de la médecine. Des cas de cécité l 6 personnes sur 10 au niveau du CHU de Beni Messous ont perdu la vue à la suite d'infections liées aux soins, en juillet 2007, a rappelé le docteur Youcef Tarfani, lors de son intervention dans cette manifestation scientifique. Selon lui, le problème ne réside pas dans le manque d'effectifs, mais plutôt dans le manque d'hygiène dans cet établissement sanitaire. Le Dr Tarfani a précisé toutefois que les activités dans cet hôpital sont intenses durant pratiquement tous les mois et qu'elle dépasse 90% dans certain services.