Fort d'une manne financière conséquente, la formation de Soustara est d'ailleurs l'une des rares écuries à pouvoir remplir correctement un bon nombre de critères qu'exige le cahier des charges du professionnalisme. Au moment où la plupart des clubs traversent une grave crise financière, étouffés par les dépenses faramineuses que nécessite le passage obligatoire à un nouveau mode de fonctionnement pour notre football, le club de Soustara peut se targuer d'être le seul club où les joueurs et le staff technique sont payés régulièrement et à temps. Il n'y a pas que ça, puisque le groupe Haddad a déployé de gros investissements, notamment en ce qui concerne les aspects infrastructurel et organisationnel. De nouvelles structures ont été installées au niveau du stade Omar-Hamadi. Le siège du club à être entièrement rénové, un bus luxueux a été mis à la disposition de l'équipe. Une commission technique a été mise en place, avec l'apport d'anciens joueurs comme Zeghdoud ou Dziri. Mais il est à s'interroger si ce projet de la SSPA/USMA est réellement rentable, notamment sur le plan financier tant cette expérience suscite déjà des inquiétudes. LES CHIFFRES SONT LÀ POUR LE PROUVER Cette saison, le patron de l'ETRHB aurait injecté, nous dit-on, quelque 70 milliards de centimes, de son propre argent, une somme qui a servi au recrutement d'une pléiade de joueurs dont les salaires mensuels varient de 100 a 450 millions de centimes, sans pour autant parvenir à rentabiliser un tel investissement. Il faut dire qu'hormis les recettes de la billetterie, parfois faibles, nos clubs ne disposent d'aucune autre source de revenus. En plus, nos équipes ne sont pas propriétaires de leur propre stade et se retrouvent du coup sans aucun soutien financier. Qu'en est-il du challenge sportif ? Le projet Haddad n'a pas apporté grand-chose, du moins pour le moment, comme en témoignent les résultats en dents de scie réalisés cette saison par Lemouchia and co même si ces derniers étaient avant la 29e journée toujours en course pour le titre de champion d'Algérie. Idem en coupe d'Algérie où le club s'est fait éliminer par l'USMH, en quart de finale. Quand bien même, l'USMA réussirait à remporter le titre de champion, cela lui rapporterait une prime de l'ordre d'un milliard de centimes. Une somme de loin insignifiante par rapport à l'argent déboursé. Au train où vont les choses, il y a lieu de s'interroger jusqu'à quand le groupe Haddad va tenir le coup, en continuant à dépenser de grosses sommes d'argent sans bénéficier de quoi que ce soit en contrepartie.