Dans la déclaration finale publiée à l'issue du sommet qu'ils ont tenu à Camp David (Maryland, Etats-Unis), les pays du G8 appellent à lutter contre le paiement de rançons exigées par les groupes terroristes pour la libération des otages. Comme attendu, les invités de Barack Obama qui ont condamné « la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sous toutes ses formes », plaident pour un renforcement des efforts contre le trafic illégal d'armes, notamment libyennes, dans la région du Sahel. « Nous nous engageons à renforcer notre coopération pour lutter contre les menaces de terrorisme et les groupes terroristes, dont Al-Qaïda, ses organisations affiliées et ses partisans, ainsi que la criminalité transnationale organisée, y compris les individus et les groupes qui se livrent au trafic et à la production de drogues », peut-on lire dans leur déclaration finale où ils ont souligné qu'il est essentiel de renforcer les efforts pour « supprimer le trafic illicite d'armes dans la région du Sahel, en particulier les systèmes portatifs de défense aérienne qui prolifèrent dans la région » et « lutter impérativement contre le financement du terrorisme, y compris les enlèvements contre rançon, et de l'élimination de tout soutien aux organisations terroristes et aux réseaux criminels ». Sur ce point, les dirigeants du G8 qui rappellent le rôle central de l'Organisation des Nations unies et du Forum mondial contre le terrorisme, créé en septembre dernier à New York par 30 pays, dont l'Algérie, attendent beaucoup du reste du monde. Ils exhortent les Etats à travailler sur deux axes. Le premier : « développer les capacités nécessaires, y compris en matière de gouvernance, de l'éducation et des systèmes de justice pénale, afin de traiter, de réduire et de saper les menaces terroristes et criminelles ». Le second : renforcer le régime de sanctions prévu par l'ONU contre Al-Qaïda et les Conventions des Nations unies sur la lutte contre la drogue et la criminalité transnationale organisée. A Camp David, comme dans leurs autres réunions au sommet, les « Huit » qui s'inquiètent des activités criminelles d'Al-Qaïda au Maghreb islamique au Sahel qui pourrait faire jonction à tout moment avec Boko Haram et les Shebabs, de l'éparpillement de l'arsenal libyen, que certains ont encouragé un moment, et du paiement des rançons, ne semblent pas se soucier de la corrélation existante entre pauvreté et terrorisme. Notamment dans la région du Sahel qui renoue avec la famine (plus de 15 millions de personnes sont menacées). Certes, un engagement à faire sortir, dans les dix prochaines années « 50 millions de personnes de la pauvreté » a été pris samedi par le G8, mais sera-t-il tenu ? Fort peu probable. Les « Huit » font fi de l'appel lancé à plusieurs reprises par l'Algérie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour « criminaliser » par l'ONU tout paiement de rançon aux terroristes auteurs d'enlèvements. Un paiement qui fait qu'aujourd'hui, Aqmi, la « multinationale des enlèvements », disposerait d'un magot de 90 à 100 millions d'euros pour s'offrir toutes les armes qu'elle veut acquérir et à bon marché et recruter à tour de bras. Notamment des anciens légionnaires de Kadhafi.