Nora, qui ne se produit pas pour la première fois à Béchar, a gratifié de sa voix de stentor sa ville natale, le public de ses plus belles chansons rythmées par une authentique interprétation des bradj (morceaux) avec notamment « Baniya », « Alal », « Saâdia », « Maydoum » et bien d'autres. L'artiste qui a chanté dans la nuit de lundi à mardi derniers pour la jeunesse, l'amour, la vie, est entrée en communion avec les spectateurs, notamment les familles venues de plusieurs wilayas de la région. Les fans de Nora conquis par sa voix puissante l'ont sollicitée par leurs acclamations incessantes à retourner chanter de nouveau sur scène. Nora n'a pas de son côté caché sa surprise par la ferveur envahissante du public et a exprimé sa joie de chanter sur la scène du stade En-Nasr de Béchar. Dans son traditionnel tailleur, tunique rose et pantalon de même couleur, et souvent dans une posture qui lui est familière, la tête dans les étoiles, elle a murmuré la vie et son attachement à son pays. Un tantinet tragédienne, mais lumineuse, elle a fait corps avec ses textes et sa musique, modulés avec une rare subtilité. Et à Bechar, elle a traduit dans son art sa véritable devise, « chanter pour guérir les âmes ». La chanson diwan dans sa grande diversité a été également présente lors de cette soirée avec les troupes tels que Tourat Gnawa d'Oran, groupe « Ahl Diwan » de Mascara, groupe Grooz et Medjber. Les danses de ses admirateurs ont conféré à la soirée une ambiance singulière. Originaire de Laghouat, Mohamed Hamdaba (68 ans), s'est dit heureux d'assister à ce concert, affirmant ressentir de nouveau la chaleur familiale en dansant ici avec la jeunesse présente en force. Sirotant tranquillement son thé, Imane J., de Tindouf, a estimé que « se voir invité ainsi à cette soirée constitue en soi un témoignage important d'intérêt à l'égard des fans. « Cette brochette de chanteurs a pour mérite de nous faire revivre les grands moments de la musique diwan. Non seulement, elle meuble nos soirées, mais donne aussi un nouveau souffle à ce genre musical », a confié tout enthousiaste un jeune couple. Les troupes participantes, portant avec élégance le riche costume traditionnel, ont, de leur côté, donné un aperçu du riche et séculaire patrimoine culturel immatériel à travers les danses et les chants dont les refrains ont été repris en chœur par l'assistance présente en force pour participer ou plutôt vivre ce festival. « Ce sont de véritables tableaux chorégraphiques haut en couleurs, en rythmes et en sonorités », a estimé un sexagénaire pour qui cette manifestation, saluée par les youyous, les applaudissements et les salves de baroud, est une réussite. »