La présence des femmes artistes dans la musique diwane constitue une spécificité algérienne par rapport aux autres variantes maghrébines de cette expression musicale et chorégraphique traditionnelle. En effet, dira le journaliste Abdelhalim Miloud Araou, dans le gnaoui marocain, le stambali ou le stambouli, respectivement tunisien et libyen on ne trouve pas de femmes musiciennes à l'exception de l'Algérie où elles sont nombreuses à être présentes au sein des différents groupes et ensembles du pays. Ceci dénote de l'existence d'une réelle philosophie de tolérance dans le courant musical diwan, qui s'est imposé ces dernières années sur les scènes artistiques nationales et internationales en tant que véritable mouvement musical et culturel facilitant la redécouverte par des milliers de jeunes et moins jeunes d'une expression artistique ancestrale, partie intégrante de notre patrimoine national. Cette exception algérienne vient aussi confirmer le reflet d'une société où la place des femmes artistes a connu une évolution certaine, notamment dans le milieu diwan qui a toujours favorisé les hommes. Elle démontre aussi l'adaptation du diwan à de nouvelles réalités artistiques et sociales. Il citera l'exemple de Hasna El Bacharia, de son vrai nom Hasna Hasniat qui a été sans doute l'une des pionnières de cette présence des femmes sur la scène artistique dans la musique diwan, de par cette régularité, les cultes sacrés du diwan ont été quelque part décentralisés.