Le secteur de l'éducation nationale renoue avec la protestation. Hier, la Commission nationale des proviseurs et censeurs des lycées, organisation affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a tenu un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, sis au Ruisseau. Y ont pris part, une centaine de protestataires venus des 48 wilayas. Objet : réclamer l'ajournement du statut particulier des travailleurs du secteur. Pour ces derniers, la nouvelle mouture telle qu'elle est façonnée est loin de répondre à leurs attentes. « Nous sommes les représentants de l'Etat. Il aurait été juste pour ce dernier de prendre en considération nos intérêts avant que ledit statut ne soit transmis au Premier ministre pour adoption. Aujourd'hui, son application est une insulte pour tout le corps », a affirmé un proviseur. Les censeurs réclament leur classification à l'échelle 17 pour avoir un statut équivalent à celui de l'enseignant formateur de l'enseignement secondaire. Les proviseurs, quant à eux, revendiquent le droit au classement hors échelle. « Nous n'avons rien contre les enseignants. Cela dit, c'est inconcevable que ceux-ci soient mieux rémunérés que les directeurs d'établissement », ajoute un autre proviseur. Point d'inquiétude pour les examens de fin d'année. Selon les protestataires, les épreuves du Baccalauréat et du BEM seront assurées de la manière la plus ordinaire « Nous n'avons pas le droit de prendre en otage les élèves. L'intérêt de ces derniers passe avant toute considération », indique un directeur d'établissement. Ce qui n'est pas le cas pour la gestion et les tâches administratives. Celles-ci ne sont plus assurées depuis le 16 mai écoulé. Il s'agit, entre autre du boycott des conseils de classes, le contrôle des cahiers de texte, le conseil des enseignants ainsi que de toutes les rencontres avec les directions d'éducation. Mais, pour l'année prochaine, prévient un directeur du lycée, la donne sera tout autre. Il explique que si les choses restent en l'état, « le boycott de la prochaine rentrée scolaire est inévitable ». Pour éviter un tel scénario, la même voix estime nécessaire l'ouverture, dans les plus brefs délais, d'un dialogue avant « que les choses ne prennent des proportions plus négatives ». Le cas échéant, la commission se dit plus que jamais déterminée à poursuivre sa démarche jusqu'à la satisfaction entière de ses doléances. Pour ladite commission, l'heure est à la mobilisation tant que le département de M. Benbouzid « continue de pratiquer la politique de l'Autriche quant à la prise en charge effective et réelle de revendications ».