Plus de 200 proviseurs et censeurs des établissements secondaires ont manifesté hier dans la matinée devant l'annexe du ministère de l'Education nationale (MEN) à Oued Kniss (Alger). Répondant à l'appel de la Commission nationale des proviseurs et censeurs (CNPC) affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), les manifestants issus des 48 wilayas du pays réclament notamment l'ajournement du projet de loi du statut particulier des personnels de l'éducation. Selon les slogans brandis et les banderoles exhibées, les protestataires dénoncent ce qu'ils qualifient de «loi de la honte» en faisant allusion à la loi 08-315 portant statut particulier amendé le mois d'avril dernier. S'estimant lésée et méprisée, cette catégorie déplore les lacunes relevées dans ce statut. La correction de ces lacunes et l'ouverture du dialogue avec les représentants du syndicat sont les exigences des contestataires pour mettre fin à l'action de boycott qu'ils mènent depuis le 16 mai dernier. «Nous sommes aujourd'hui en boycott», a souligné Ahmed Bouladjneh, censeur au lycée Zaâfrania de Annaba, en précisant que c'est un boycott «total» qui a touché toutes les activités de l'administration, dont les conseils de classes des enseignants, la gestion et toutes les rencontres au niveau des directions de l'éducation. Sur leur intention de boycotter les examens de fin d'année dont le baccalauréat, M.Bouladjnah indique que «leur conscience professionnelle ne leur permet pas de pénaliser les élèves». Une conscience qui se traduit par le respect des examens d'envergure nationale et internationale. Le manifestant en veut beaucoup à la tutelle qui est, selon lui, à l'origine du dysfonctionnement du système éducatif en général et de la pyramide hiérarchique au niveau des établissements secondaires en particulier. Il dénonce dans ce sens le fait de classer les censeurs et l'enseignant du secondaire à la même échelle 14. Avis que partage un censeur de la wilaya de Boumerdès qui déplore leurs lourdes prérogatives dont l'encadrement pédagogique et l'organisation psychologique. Il est à souligner que les proviseurs et les censeurs de lycées avaient manifesté le 15 mai dernier devant les directions de l'éducation à travers différentes wilayas du pays pour mettre en avant une série de revendications socioprofessionnelles. Pour les censeurs, ils réclament leur promotion au poste d'inspecteur de l'éducation nationale, comme le stipule l'article 174 du statut en question, ainsi que leur classification à l'échelle 16 au lieu de la 14 à laquelle ils sont classés actuellement. En revanche, les proviseurs revendiquent le droit au classement hors catégorie.