Les directeurs et les censeurs de lycée sont déterminés à maintenir le boycott des activités administratives dont le conseil des classes et celui des enseignants ainsi que le conseil de gestion des lycées, a fait savoir, hier, Ahmed Boulahdjel, porte-parole de la commission de ces fonctionnaires dans la wilaya d'Annaba. Cette réaction fait suite à la sortie de Boubeker Benbouzid, ministre de l'Education nationale, qui avait, dans une déclaration à Bouira, invité les «grévistes» tout simplement à démissionner. Contacté par nos soins, M. Boulahdjel a estimé que «la déclaration du ministre traduit sa politique de fuite en avant». Selon lui, «le ministre a préféré la menace à l'ouverture des portes d'un dialogue sérieux». Notre interlocuteur, qui s'est déclaré «choqué et déçu» par l'attitude du ministre, n'a pas manqué de dire que «cela démontre le mépris flagrant de la tutelle». Ainsi, la dernière sortie du premier responsable du secteur est à contre-courant des aspirations de cette corporation, affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Les fonctionnaires, qui avaient manifesté, lundi dernier, devant le ministère de la tutelle pour réclamer l'ajournement du projet du statut particulier des personnels de l'éducation nationale, restent «imperturbables» devant cette «menace» notamment avec l'approche des conseils de classes qui auront lieu dans deux semaines. «A ce moment-là, la tutelle sera dans l'obligation de chercher une issue à ce conflit.» Déterminés à poursuivre leur action de protestation, les contestataires soulignent, précise M. Boulahdjel, qu'ils sont «des employés de l'Etat et non pas de Benbouzid». Ainsi, ils se disent «mobilisés à continuer leur protestation jusqu'à faire plier la tutelle». C'est d'ailleurs ce qui sera décidé au cours du conseil national prévu le 16 juin prochain, a annoncé notre interlocuteur avant d'appeler les pouvoirs publics à intervenir pour remédier à ces lacunes pour permettre la bonne gestion des établissements du secondaire. Il est à rappeler que ce corps, qui avait protesté les 15 et 28 mai, avait procédé le 16 mai au boycott des activités administratives. Quant à leurs revendications, elles se résument en la classification des censeurs à l'échelle 16 au lieu de 14 et leur promotion au poste d'inspecteur de l'éducation, comme le stipule l'article 174 du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Quant aux directeurs (proviseurs), ceux-ci réclament leur droit à la classification hors catégorie.