La commission nationale des directeurs et des proviseurs menace de boycotter les épreuves du baccalauréat prévues entre le 3 et le 7 juin pour protester contre leur statut en attente de signature. Cette commission affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) réclame une nouvelle fois l'ajournement de la signature de la mouture finale du statut pour y apporter des correctifs proposés. Dans un communiqué rendu public hier, la commission sollicite l'intervention du président de la République pour trouver une solution définitive à ce problème. Cette corporation qui espérait que certains points de revendications soient satisfaits, a été déçue par la position de la tutelle qui a ignoré les propositions qui s'articulent notamment autour du droit à la classification et à la promotion. La commission représentée dans 35 wilayas dénonce le fait d'être lésée dans le nouveau statut par rapport aux autres corps de l'éducation. Ainsi, elle rejette «catégoriquement» les modifications apportées au nouveau statut qui les a privés également d'être promus au poste d'inspecteur de l'éducation nationale, comme le stipule l'article 174 du statut en question. Autres revendications mises en avant par la coordination, celle relative à la classification de cette catégorie. Ce corps revendique une classification à l'échelle 16 au lieu de la 14, et plus précisément un statut équivalent à celui de l'enseignant formateur de l'enseignement secondaire. Les élèves pris en otages La grève d'une semaine «renouvelable» à laquelle a appelé l'Unpef est qualifiée de «réussite», selon les représentants de la corporation qui s'appuient sur le taux de participation avoisinant les 70%. Mais les vrais perdants dans cette action restent les élèves des classes terminales. Le timing de cette grève, qui intervient à une période de préparation des examens de fin d'année, inquiète les parents d'élèves qui s'insurgent contre le manque de conscience professionnelle des grévistes qui sacrifient la scolarité des enfants. Ils espèrent que les contestataires reviennent sur leur décision, notamment en cette période «délicate» de l'année scolaire. Sur ce problème, certains syndicats pointent d'un doigt accusateur le ministère de tutelle. Le Conseil national des lycées d'Algérie (CLA) indique que «c'est l'absence de dialogue sérieux» avec les syndicats qui a généré cette situation. «En l'absence d'un vrai dialogue, ce sont les syndicats qui sont pris en otages», a estimé M. Bachir Hakem, chargé de communication du CLA. S'exprimant sur la menace des directeurs et des proviseurs, il s'est contenté de dire que «ça n'ira pas loin», en reconnaissant tout de même que «cela fait partie de leurs droits légitimes». Pour les revendications qui restent en suspens, notre interlocuteur espère que «les choses vont se régler à partir de l'année prochaine». Ce problème va trouver sa solution avec de véritables négociations entre les deux parties. Le CLA dont la grande majorité des revendications a été satisfaite, selon M. Hakem, exige dans ce cadre l'élaboration du même statut particulier pour les syndicats du même palier.